Comme dans certains coins du pays, le phénomène d’exploitation des enfants gagne du terrain dans la préfecture de Yomou surtout en ce moment de grandes vacances. Ils sont de centaines d’enfants dont l’âge varie entre 9 à 15 ans à se retrouver dans la rue avec un plateau d’articles de non-valeur sur la tête. Une pratique qui expose ces enfants à des conséquences graves comme les accidents de circulation, les cas de viols pour des jeunes filles.
L’exploitation des enfants par leurs parents est une pratique qui est connue de tous dans la préfecture de Yomou. Pour toucher du doigt la réalité il suffit de faire un tour à travers la ville pour se rendre compte. En ce début des vacances, ils sont nombreux ces enfants qui portent sur leur tête divers articles de non-valeur, déambulant sous le chaud soleil mais aussi sous de fine pluies entre les véhicules et motards. Cela pour aider leurs parents à couvrir les besoins familiaux.
Rencontrés à travers la ville, certains enfants disent être dans l’obligation de vendre dans la rue pour assister les parents à joindre les deux bouts. C’est le cas de Catherine Bamy qui porte sur sa tête un plateau d’arachide. « C’est ma mère qui m’a dit de l’aider à revendre ces arachides afin qu’elle puisse s’occuper de nous. Le prix des pots varie entre 1000 francs, 2000 francs voir jusqu’à 5000 FG », relate-t-elle
Même son de cloche chez bon nombre d’enfants de même âge que Catherine Bamy. Vendre dans la rue ne dépend pas de ma volonté mais une pression familiale témoigne cette jeune fille adoptive qui a préféré garder l’anonymat. « Je suis obligée de vendre les bananes pour me trouver un peu d’argent afin d’acheter mes fournitures scolaires. Je suis dans une famille même trouver de quoi manger c’est un problème », témoigne cette fille sous l’anonymat.
Bien que cette pratique soit pour certains pères de familles comme une source de revenu, par contre d’autres la qualifie d’injuste. «L’exploitation des enfants est un fléau à combattre car, ça pousse les enfants à se livrer au vagabondage, à la sexualité précoce et surtout à l’abandon des études. Moi-même à mon jeune âge, j’en ai été victime à Conakry quand j’étais chez ma tante, on m’obligeait à vendre des galettes, des sachets d’eaux, le savon et tant d’autres. Cela a entravé mes études. C’est pourquoi j’interpelle les autorités à garantir l’avenir de ces enfants en respectant leurs droits», martèle Camara Alpha calligraphe.
Quant à madame Marcelline Mahomy sage-femme dans une clinique de la place, elle dira que mettre les enfants dans la rue pour vendre est un gros risque dans la mesure où les jeunes filles peuvent être victimes de viol avec son lot de conséquences pour la victime mais aussi pour sa famille, avertit Marcelline Mahomy.
Il faut signaler que la République de Guinée, a ratifié plusieurs textes internationaux mais aussi ses propres textes de lois qui interdisent l’exploitation des enfants mais, aujourd’hui malgré tout cet arsenal juridique, le phénomène d’exploitation des enfants est encore d’actualité en Guinée.
De Youmou, Jean Pierre Sangbalamou pour lolaplus.org