A Yomou le mariage précoce devient de plus en plus récurrent, ceci malgré les multiples efforts de la direction préfectorale de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance. Cette structure agit par des actions de justice mais aussi des séries de sensibilisation à travers ses structures de base et les confessions religieuses de la préfecture.
Cette pratique du mariage précoce couplé du mariage forcé s’amplifie davantage dans la préfecture de Yomou, spécifiquement dans les sous-préfectures. La majorité des jeunes filles sont envoyées au mariage à l’âge de moins de 18 ans. Plusieurs jeunes filles victimes accusent l’influence parentale, mais aussi la pauvreté. D’autres filles incriminent la peur de leurs parents de les voir tomber en grossesse en famille.
Pour Gopou Rose GBALAMOU, directrice préfectorale par intérim de l’action sociale, de la promotion féminine et enfance de Yomou ‹‹ Nous sommes appuyés par le club des jeunes filles leaders. Généralement c’est ce club qui nous remonte les informations sur les mariages précoces. Ainsi nous menons des campagnes de sensibilisation sur les ondes des radios de proximité, des dialogues communautaires, des causeries éducatives dans les familles etc. Cependant il y a des difficultés telles que les intimidations, les oppositions à nos démarches, la plaidoirie des parents qui veulent marier leurs filles pour éviter les grossesses non désirées dans la famille › ›.
Elisabeth Kalivogui, présidente du club des jeunes filles leaders de l’antenne préfectorale de Yomou, confirme qu’elles sont souvent dans les villages pour sensibiliser à travers des causeries. Cependant elles subissent des difficultés notamment sur la mutilation génitale. Les personnes âgées les interdisent d’en parler. Mais malgré cela elle constate un résultat positif et s’en félicite.
Les chefs religieux aussi ne sont pas en reste dans la lutte contre ce fléau. C’est le cas du prêtre ABBE JOSEPH KPAMOU qui selon lui, ‹‹ nous multiplions les sensibilisations dans nos sermons dans les églises tout comme dans les mosquées, mais aussi à la radio rurale. Je me félicite du fruit de nos sensibilisations qui commencent à avoir plus d’impact.››
Jean-Pierre Sangbalamou