A Diécké la radiotélévision Guinéenne (RTG) n’émet plus depuis belle lurette. Les nouvelles du pays profond ne sont plus reçues dans cette localité située à 63 km de N’Zérékoré, 65 km de Yomou et à 12 km de la république sœur du Libéria. La radio rurale locale de Yomou et la radio communautaire de Diécké qui faisaient office de relais en synchronisant avec la RTG n’y parviennent plus. La situation indigne la population qui lance un cri d’alarme.
Avec une population de 36927 habitants, la sous-préfecture de Diécké est coupée du reste du pays par manque de signal de la RTG. Aujourd’hui dans la zone pour parvenir aux informations de la radiotélévision Guinéenne il faut être détenteur d’une antenne canal avec un abonnement de 190 mille francs guinéens par mois. D’autant plus que le Guinéen vit sous le seuil de la pauvreté.
Ce manque de signal de la RTG malgré la présence de la radio rurale locale de Yomou et la radio communautaire de Diécké fait des frustrés au sein de la population surtout les quelques fonctionnaires en service dans la cité.
Cela fait aussi réagir bon nombre de citoyens. C’est le cas d’Ouo Gbai Mamy et de Camara Alseny qui témoignent : « Le seul moyen pour nous d’avoir les informations nationales est la télévision nationale. Mais ici le signal de la RTG est coupé depuis plus de deux ans. Pour avoir les nouvelles du pays il nous faut s’abonner aux chaines internationales afin d’accéder à la RTG et à Espace TV et cela moyennant quelque chose », s’indignent-ils.
Pour sa part, Nyankoye Balamou, un enseignant en service dans la localité, s’interroge sur le pourquoi la radio rurale locale de Yomou et la radio communautaire de Diécké ne font pas la synchronisation pendant les heures d’information de la RTG. Et pourtant elles ont pour mission de nous informer sur l’actualité nationale.
Dans le rang des frustrés certains citoyens de la sous-préfecture de Bignamou ne sont pas en marge. Avant la radio rurale locale nous permettait d’écouter le journal de la radio nationale avec la synchronisation. Mais actuellement on n’a aucun signal au bout de nos postes récepteurs, s’alarme Nyankoye Gamou dont le village se trouve à quelques kilomètres du Libéria. Et d’ajouter si on veut s’informer on capte les radios Libériennes pendant que nous sommes sur notre territoire et impossible d’avoir nos nouvelles.
Du côté des responsables de la radio communautaire de Diécké la réaction n’a pas tardé. Joint au téléphone, le rédacteur en chef apporte des précisions: Par rapport à la synchronisation avec la RTG ça demande des moyens techniques et financiers. Et nous nos moyens sont limités, c’est pourquoi on ne fait pas la synchronisation. Sinon on a la volonté de satisfaire nos auditeurs, soutient Junior Mahomy rédacteur en chef.
Il faut par ailleurs souligner que toutes nos tentatives pour joindre le Directeur de la radio rurale de Yomou sont resté vaines.
Aujourd’hui, il est d’autant important pour les autorités administratives de prendre à bras le corps ce problème afin de rétablir le signal de la radio nationale dans toutes les localités du pays.
Yomou, Jean Pierre Sangbalamou pour www.lolaplus.org