Autrefois la culture du riz était l’une des activités dominantes en région forestière. De vastes domaines étaient ainsi mise en valeur par les paysans autrement connus sous le nom de cultivateurs ou encore agriculteurs. Cette activité qui les distinguait, leur procurait l’autosuffisance alimentaire et résolvait une grande part de leurs besoins financiers. Cependant de nos jours la riziculture a tendance à disparaitre au profit des autres cultures pérennes.
Les cultures pérennes ont tendance à prendre de l’avantage sur la culture du riz en région forestière singulièrement dans la préfecture de Yomou. Des domaines sont mis en valeur en faveur d’autres cultures comme les plantations de palmier à huile certifié, l’hévéa, le café, le cacao … Ceux qui s’intéressent à la riziculture ne sont plus si nombreux, ils exploitent généralement des petites portions de terre suivant leurs moyens.
A la question de savoir les causes de cette tendance, plusieurs facteurs seraient à la base de cette migration qui sont entre autres : le manque de moyens techniques et financiers, le faible taux de rendement du riz, l’insuffisance de la main … dixit Kpaguilé Guémou cultivateur de son état. Pour Nyankoye Doualamou la culture du riz ne procure pas de bons résultats et à cela s’ajoute aussi le manque de moyens pour acheter des intrants agricoles et aussi le manque de la main d’œuvre. Selon lui les bras valides ont quitté les campagnes pour les villes.
Enfin il faut remarquer que dans la préfecture de Yomou, d’autres localités s’investissent dans les cultures pérennes par manque de terres cultivables. Seuls les bas-fonds étaient disponibles à cause de la flambée du prix du kilogramme du caoutchouc qui était à 12.000 fg ce qui faisait des planteurs des millionnaires. Cependant les conditions actuelles obligent ces paysans à aménager ces bas-fonds affirme le chef de service du développement rural de Diécké Yerassy Kourouma.
Le chargé des opérations agricoles de la préfecture de Yomou, Ouo-Ouo Kpoghomou, pour sa part dira être conscient de cette migration agricole. Il affirmera ainsi que l’exercice 2019 des activités agricoles à Yomou compte 2288 hectares pour une population estimée à 5005 paysans encadrés. Ce changement de priorité est donc dû au non-respect des calendriers agricoles. Également à la pauvreté extrême s’ajoute la non-utilisation des intrants qui sont quand même moins chers car un sac d’engrais qui coute 135.000 fg est rarement acheté.
Vu les difficultés, le chargé des opérations agricoles invite l’Etat guinéen à assister les paysans en créant des micros bang de proximité. Il lance aussi un appel solennel aux jeunes étudiants sortant des Instituts agricoles à s’investir dans l’agriculture en se constituant en associations. Sans ces mesures la population sera exposée à la cherté des prix agricoles. En guise d’exemple une mesure du riz local coute 6500 fg contre 5000 fg pour le riz importé.
Yomou, Jean Pierre Sangbalamou pour LolaPlus.org