La fabrication du savon kabakoudou faite sur la base de la soude caustique devient de plus en plus une activité attrayante. A Yomou, bon nombre de personnes s’y intéressent et en tirent profit malgré quelques dangers que ce travail peut causer.
C’est le cas d’une veuve qui subvient aux besoins de sa famille. Vue les difficultés qu’elle rencontre après la mort de son époux Madama Doré veuve et mère de 5 enfants s’est lancée dans la fabrication du savon kabakoudou pour subvenir aux besoins vitaux de la famille mais aussi les charges liées à la scolarité de ses enfants. A la question de savoir comment a-t-elle embrassée cette activité aussi risquée, Dame Doré rencontrée dans son magasin de stockage avec sourire aux lèvres explique, ˂˂ je suis Madama Doré veuve mère de 5 enfants je me suis lancée dans cette activité parce que mon mari est décédé depuis longtemps. Je suis la seule personne qui fait face aux charges de la famille et la scolarité des enfants. Ça fait 3 ans que j’exerce cette activité. J’ai un prestataire qui produit les morceaux de savons et je tire profit de ce travail. Par exemple, sur chaque fût d’huile je gagne 100.000 FGN comme intérêt>>, confie Madama Doré.
A l’en croire, au-delà de ses clients qui viennent prendre en gros, elle même et ses enfants se donnent la peine de vendre aussi les morceaux de savons dans les brouettes, renchérit Dame Doré.
Si cette activité permet à la veuve de 5 enfants de faire face aux besoins de la famille, cependant, Madama Doré se trouve confronter à certaines difficultés. J’achète les bidons d’huile, les fagots de bois, la soude caustique et autres matériels. Nous menons ce travail à haut risque parce que nous n’avons pas suffisamment de matériels de protection, dénonce,-t-elle.
De son côté, Ousmane Cissé fabricant du savon local, collaborateur de madame Madama Doré, parle lui aussi de ses gains. << J’exerce ce métier il y a environ 7ans. C’est dans ça je parviens à prendre en charge ma petite famille. S’il s’agit de produire le savon d’une valeur d’un bidon de 20 litres d’huile, on fait ça à 7000 francs guinéens. Donc, dès fois, je peux gagner par jour 50.000 à 100.000 FGN, cela en fonction des bidons>>, nous relate Ousmane Cissé.
Revenant à la charge, Madama Doré, a saisi l’occasion pour lancer un message fort aux autres femmes. ” Le premier mari d’une femme c’est son métier. Alors chaque femme doit se mettre au travail pour éviter d’être des parasites. L’homme ne peut pas tout faire, au foyer on doit aussi être productive>>, a lancé dame Doré à l’endroit des autres femmes qui vivent à la solde des hommes.
De Yomou, Jean Pierre Sangbalamou pour lolaplus.org