Après la pluie c’est le beau temps en Guinée Forestière. Chaque saison correspond à des activités diverses ce qui est naturellement bénéfique pour les paysans de la région. En ce début de saison sèche, les principales activités sont donc la moisson du riz, la cueillette des colas, des cafés mais aussi l’extraction de l’huile rouge qui s’impose comme une activité génératrice de revenus pour les paysans.
Cette activité d’extraction artisanale de l’huile de palmier naturel est beaucoup pratiquée par des jeunes hommes communément appelés « grimpeurs » . Vue l’engouement de la population pour cette activité, votre correspondant a donc rencontré certains à Ouétoua, un village situé à 9km de la sous-préfecture de Bowé et 47 km de la préfecture de Yomou
Les « grimpeurs » contactés ont expliqués le bien-fondé de cette pénible activité porteuse de risques et exécutée avec des moyens rudimentaires et mécaniques
Les « grimpeurs » utilisent des ceintures traditionnelles communément appelées en kpèlè Bali pour monter et couper des régimes. À cet effet, les risques d’accidents sont imprévisibles surtout si les ceintures sont vieilles ou pas solides explique Nazoua Maomou. Selon notre interlocuteur beaucoup de jeunes débutants ont trouvé la mort. Malgré ces risques cette activité demeure attractive pour bon nombre de jeunes qui abandonnent même les études.
Pour Malick Gbalémou ˂˂Avec la saison sèche, nous allons prendre nos ceintures pour grimper. Quelques fois nous pouvons gagner 10 à 20 régimes de palmier naturelle par jour et remplir jusqu’à un bidon de 20 litres ˃˃ . Il n’ya pas de gloire sans peine estime notre interlocuteur Gbalémou. Il dira également que pour faire cette activité, il faut être propriétaire terrien ou avoir l’autorisation du propriétaire terrien sinon on pourrait être passible d’une lourde amende.
Sur la même lancée, Monique Pivi qui venait juste de faire l’extraction explique que cette méthode d’extraction artisanale demande assez d’énergie. Pour un demi fût mis sur le feu, elle a obtenu 5 litres d’huile ce qui est extrêmement épuisant. Cet autre grimpeur dira qu’il attend impatiemment le moment propice car pour lui les régimes pour le moment ne donnent pas conformément à son souhait.
Au-delà des difficultés exprimées, nos interlocuteurs se disent parfois satisfaits de leur revenu. Selon eux un bidon de 20 litres d’huile rouge est vendu à 120.000 FGN ce qui est bénéfique pour eux.
Jean Pierre Sangbalamou de retour de Ouétoua.
