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Saturday 2 November 2024

Violences en Guinée : « C’est regrettable que les forces de l’ordre utilisent des balles réelles pour tirer sur les paisibles citoyens», déplore Jacques Gbonimy

Le gouvernement Guinéen, dans le souci de maîtriser la pandémie du Covid-19, avait pris des mesures à travers un communiqué conjoint des ministres de la Santé et celui des Transports. Parmi celles-ci, figure la mise en place des barrages au niveau de quelques endroits des préfectures de Coyah et Dubréka, interdisant tout voyage de Conakry pour l’intérieur du pays. Mais hier mardi 12 mai 2020, les jeunes desdites localités ont exigé leur levée à travers des manifestations qui se sont soldées par des cas de morts. Tout serait parti d’un constat fait par des jeunes sur la ‘’magouille orchestrée’’ par les forces de sécurité postées au niveau de ces barrages.

Pour Jacques Gbonimy, président de l’Union pour le Progrès de la Guinée, ça été une erreur grossière de mettre les barrages à Friguiadi et Kénendé.

« Les manifestations se passent partout en Afrique et dans le monde, mais on n’apprend pas qu’il y a des morts comme en Guinée. Avant on accusait le FNDC, mais hier c’était une manifestation totalement civile. Pourquoi lors de telles protestations, on ne peut pas faire un maintien d’ordre avec des armes conventionnelles au lieu de tuer des citoyens ?», s’est tout d’abord interrogé ce leader politique Guinéen, lorsqu’il a été joint par le correspondant de lolaplus.org à Conakry, ce mercredi, 13 mai 2020.

Aux dernières nouvelles, ces barrages installés à Friguiadi et Kénendé, respectivement dans les préfectures de Coyah et Dubréka, ont été finalement déplacés. Une surprise d’ailleurs pour le président de l’UPG de leur voir à ces endroits.

« On a tout dernièrement été surpris qu’on a ramené ces barrages à Friguiadi et à Kénendé, autre fois installés à la sortie de Coyah et Dubréka. Mais il se trouve qu’il y a des gens qui quittent ces deux villes pour venir travailler à Conakry et inversement, cela fait que le flux entre Coyah, Dubréka et Conakry est très élevé de nos jours. Alors ça été une erreur grossière de mettre ces barrages au niveau de ces endroits car, ces deux villes sont aujourd’hui devenues les banlieues de Conakry», a indiqué notre interlocuteur.

Certaines informations recueillies hier auprès des sources après ce drame, ont fait état d’arnaque de la part des agents de sécurité qui ont été déployés sur le terrain. Ce qui serait à la base de ce soulèvement qui n’est pas resté sans conséquence. Sur la question, Jacques Gbonimy en sait également quelque chose.

« Les agents étaient là en train d’arnaquer les populations. Des gens qui ont l’argent, une fois au niveau de ces barrages, passent avec leur voiture. Ceux-là qui n’en ont pas, voient leur voiture bloquée. Et malheureusement, on enlève désormais ces barrages pour encore derrière Coyah et Dubréka après les drames. Sinon, on aurait dû prendre les mesures plus idoines dans cette lutte contre le Covid-19, que celles impopulaires qui ne vont pas dans le sens du traitement ou de l’éradication de la maladie», a regretté l’opposant au pouvoir d’Alpha Condé.

Les manifestations qui se passent en Afrique et dans le monde, n’enregistrent souvent pas de cas de morts. M.Gbonimy regrette que les forces de sécurité continuent toujours de tuer les paisibles populations, même lors des manifestations dites pacifiques. C’est pourquoi, il a profité de notre micro pour présenter ses condoléances aux familles des victimes.

Conakry, Robert Mellano pour lolaplus.org

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