La région forestière est devenue l’épicentre des violences intercommunautaires depuis un certain temps. Après celles intervenues à N’Zérékoré au lendemain des élections législatives du 22 mars dernier, c’est la préfecture de Macenta, précisément dans la sous-préfecture de Koyamah qui en paie les frais. Selon certaines informations, on dénombre déjà 4 morts et une centaine de blessés.
Interrogé ce mercredi, 24 juin 2020, par la rédaction de lolaplus.org, le président du parti Alliance pour le Renouveau National (ARN), s’est dit d’abord meurtri d’apprendre cet autre conflit intervenu dans cette autre partie de la Guinée forestière. À notre micro, le député et homme politique Guinéen a rappelé l’origine de ces altercations entre ces deux communautés, issues d’une même localité.
« Même si je n’ai pas la vraie information pour le moment, mais il semblerait que c’est un bas-fond qui est la contigüité d’une forêt sacrée. Vous savez dans ces milieux pareils, il y a toujours certains domaines réservés parfois aux hommes ou aux femmes pour des initiations. Il se trouve que dans le cas de Koyamah, il y a ce genre de bas-fonds, dans lequel les femmes viennent pour cette pratique et lequel les gens ont voulu en faire un champ. Alors, à cette occasion, il y aurait eu une plainte déposée à la mairie et élargie au niveau du sous préfet. Et malheureusement selon les informations qui restent encore à vérifier, il n’y a jamais eu de suite. C’est pourquoi, il y aurait certainement eu l’éclatement de ces conflits, par manque d’une bonne gestion des autorités administratives», a tout d’abord expliqué l’honorable Me. Pépé KOULEMOU.
Pas plus de 3 mois, un autre conflit communautaire s’est éclaté au lendemain des élections législatives du mois de mars dernier à N’Zérékoré, la capitale de la région forestière. Sur ces souvenirs malheureux qui ont occasionné des morts d’hommes, des blessés et le pillage des édifices publics, le président de la commission Fonction Publique à l’Assemblée Nationale Guinéenne, parle de la négligence coupable de l’administration et de la communauté.
« Il faut dire que le mauvais règlement des conflits peut provoquer leur aggravation. Alors, si tel a été le cas par rapport à cette plainte qui n’a jamais été examinée pour situer les responsabilités dans cette affaire, à mon avis c’est une négligence coupable de la commune qui devrait faire en sorte que ces deux camps se retrouvent pour leur expliquer le bien fondé de cette partie réservée à la forêt sacrée. Leur demander sans partie prise, de s’abstenir de travailler là-bas. Mais, il faut également signaler que l’administration du territoire qui vient souvent régler ces conflits a toujours tranché de façon ambiguë. Elle qui devrait se charger à ce qu’il n’y ait plus jamais ça dans ces localités pourtant très soudées, fait la sourde oreille », a déploré le député.
En sa qualité de cadre et fils de cette partie de la Guinée, l’opposant au régime Condé ne manque pas de propositions pour une sortie de crise. Déjà à l’hémicycle en tant que représentant du peuple, plusieurs voies sont déjà en train d’être exploitées à cet effet. Ceci pour mettre un terme à d’éventuels cas de conflits qui pourraient survenir en Guinée de manière générale, mais surtout en région forestière en particulier.
« Actuellement, je suis en train de rédiger des propositions de lois en ma qualité de député, contrôleur de l’action gouvernementale, pour permettre à l’Assemblée Nationale, d’examiner ces propositions pour qu’elles soient une loi. Tout ceci, pour mettre fin à ces différents conflits intercommunautaires qui persistent dans ma région forestière et qui m’interpellent. Car, en réalité, je ne voudrais pas entendre parler de ces genres de conflits en Guinée, à plus forte raison en région forestière », a envisagé l’honorable Me Pépé KOULEMOU.
Conakry, Robert Mellano pour lolaplus.org