Une note du ministère de la ville et de l’aménagement du territoire remise au secrétariat général des affaires religieuses, annonce l’interdiction des enterrements dans les cimetières de kaporo rails et bambeto, dans la commune de Ratoma, à partir du 10 mai prochain.
Même si le chef du département de la ville a apporté des éclaircissements à propos de cette information, les victimes du déguerpissement de kaporo rails, Dimess et kipé2 se sentent tout de même touchées, une nouvelle fois.
Ces citoyens rappellent qu’ils ont des parents dans ces différents cimetières. Vouloir “détruire” ces zones, dénoterait “d’un manque de respect” envers les morts.
« Comme nous l’annoncions en mai 2020, le pouvoir de Conakry fait tout son possible pour faire disparaitre toute trace de présence humaine dans la zone de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse. Après avoir détruit nos maisons avec violence, démoli nos lieux de culte et écoles, le Ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire est prêt à franchir les limites de sa haine contre les victimes. Désormais, la nouvelle politique du département vise à s’attaquer aux deux cimetières de Kaporo-Rails. Les bulldozers sont aujourd’hui prêts à faire tomber les clôtures de ces lieux sacrés, profaner les tombes et marcher sur les restes de nos défunts », ont-ils signalé à travers un communiqué rendu public ce lundi 19 avril 2021.
« Depuis des mois, des machines s’activent nuit et jour autour du cimetière de Bambeto dans lequel repose des centaines de jeunes injustement assassinés ces dernières années. Quoi de plus satanique que de vouloir en découdre avec des corps sans vie ? La terre extraite de ces lieux est transportée ailleurs et vendue à prix d’or.
Dans l’histoire de la Guinée, jamais ne on aura entendu parler de profanation de cimetières par l’Etat. Il aura fallu attendre 2021 pour voir une telle politique se dessiner. L’empressement du Ministre à effacer toutes traces humaines de Kaporo-Rails, fait suite à la conférence de presse de l’avocat des victimes au cours de laquelle, il a annoncé la relance de la procédure judiciaire avec la venue prochaine à Conakry d’une mission des juges de la CEDEAO dans le cadre d’un transport judiciaire », déplorent ces victimes.
A propos des démentis du ministre Ibrahima Kourouma dans les médias, soutenant qu’il s’agit d’une fermeture momentanée qui exclue toute démolition, ces victimes réunies en collectif estiment que ceci ne visent qu’à divertir l’opinion.
« Les deux cimetières sur le site sont dans des zones d’aménagement concerté (ZAC) dont la vocation est différente de celle de ces lieux. En effet les ZAC du Centre Directionnel de Koloma sont des réserves foncières de l’Etat destinées à recevoir les surplus de besoin en bâtiments au cas où les prévisions d’occupation du sol seraient amenées à être dépassées. L’acte administratif prime sur une simple déclaration. Fidèle à ses pratiques, Ibrahima Kourouma cherche à temporiser pour passer à la vitesse supérieure quand le moment lui sera favorable », a dénoncé le collectif.
Abdoul Condé