03 juillet. Journée internationale sans sacs plastiques. 05 juin 2023, journée mondiale de l’environnement avec pour thème Combattre la pollution plastique. Du 29 mai au 02 juin 2023, Paris, débats de la deuxième session de réflexion autour du projet de traité international contre la pollution plastique. A travers ces trois évènements à dimension planétaire, l’année 2023 aura été celle portant accent sur la lutte contre l’un des fléaux les plus insidieux pour la planète Terre, la pollution plastique. Dans la présente tribune, nous ferons un rappel de la nécessitée de mener le combat contre la pollution plastique par le biais d’un traité international contraignant et appellerons à une lutte plus efficace contre ce fléau en Guinée.
Vers un traité international contre la pollution plastique. Un long combat à mener.
A l’entame des travaux de la session de Paris, le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Gutierrez déclarait que « Chaque minute, l’équivalent d’un camion poubelle rempli de déchets plastiques se déverse dans les océans. » Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement indiquait sur la même lancée que 70 pour cent des déchets sont en plastique et 10 pour cent de ces déchets finissent dans l’océan. La formation d’une masse de solides dans l’océan de plastiques appelé de nos jours 7 eme continent est illustrateur de cette ampleur. En effet, il y a une accumulation de plastiques formant un vortex de déchets dans le Pacifique Nord, entre la Californie et Hawaï qui témoigne de l’importance du phénomène. Ainsi, c’est à bon droit que continue de se réunir le Comite intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique en vue d élaborer le futur traité international sur la lutte contre la pollution plastique. Cependant, le chemin qui reste à faire est encore long et ardu. L’industrie du plastique dispose de puissants lobbys pour influencer les travaux. L’espoir réside dans la prise en conscience du fléau par les plus hautes sphères de la communauté internationale et l’action de la société civile.
Pour l’accentuation de la lutte contre la pollution plastique en Guinée
Notre pays enregistre un retard phénoménal dans le cadre de la gestion du plastique et de ses déchets. Le plastique peuple nos aires de vie. Il suffit de jeter un coup d’œil pour s’en convaincre, que l’on soit en ville ou au village. Nos marchés, nos rues, nos bords de mer sont jonchés de déchets plastiques. Apres un évènement, le sol est complètement couvert de sachets communément appelés « Yee Glacée ». Les organisateurs tout comme les usagers ne se sentent nullement obligés d’adopter de mesures de recyclage en donnant une seconde vie à ces tonnes de déchets nocifs à la santé humaine, animale et à l’environnement. La Guinée doit d’urgence adopter des politiques, des programmes et des lois ainsi que des mesures éducatives et de sensibilisation sur le phénomène de de pollution plastique. Dans le cadre de la coopération sud sud, la Guinée pourrait bien s’inspirer de l’exemple rwandais qui a réussi à bannir les sacs plastiques sur son sol et s est engagé dans les politiques de gestion durable en la matière.
La Guinée a tout à gagner à accompagner le processus visant à l’adoption d’un traité international contraignant les Etats à lutter contre a pollution plastique et surtout elle a le devoir impérieux et urgent de s’engager efficacement à mener un tel combat sur son propre sol pour le bien des humains qui y vivent et de la nature sur laquelle ils vivent et ce, de manière urgente.
Conakry, le 07 juillet 2023
-Juris Guineensis No 52.
Me Thierno Souleymane BARRY, Ph.D
Docteur en droit, Université Laval/Université de Sherbrooke (Canada)
Professeur de droit, Consultant et Avocat à la Cour