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Friday 15 November 2024

Valorisons nos talents: Le Ballon d’Or Africain

Je voulais écrire ce texte l’année dernière au moment du grand débat sur le Ballon d’or Européen mais bon je n’avais pas eu le temps.

J’étais en France dans les années 90 quand des voix s’élevaient pour dire que tous les joueurs évoluant dans le championnat Européen devaient être éligibles pour ce titre et finalement c’est ce qui est fait.
Parlant du football Africain, nous disons (je ne suis pas le seul à le dire) que le ballon d’or Africain doit être réservé seulement aux joueurs évoluant dans les championnat Africains.

Par contre à l’année de la Coupe d’Afrique des Nations, que le gagnant soit désigné parmi les joueurs qui participent à la CAN puisque les Africains évoluant dans d’autres championnat y participe.

Comment voulez-vous que les autres pays respectent les championnats Africains si la Confédération Africaine du Football ne valorise pas ses championnats. Adolescent, nous étions collés aux postes radios pour écouter les retransmissions des grandes rencontres Africaines.

De nos jours, pour se mettre en valeur et avoir une visibilité, le joueur Africain est obligé d’aller jouer en Europe et pour gagner le ballon d’or Africain, il lui faut briller en Europe. Ensuite, ce sont les Africains qui se plaignent du manque de considération pour leurs championnats et pour leurs joueurs.

Sur le plan financier, évidemment que cela va suivre, une marque qui veut se vendre en Afrique, misera plus sur un Messi ou Ronaldo que sur un jour Africain. Si je prends l’exemple sur la Guinée, j’ai l’impression que les amateurs de sports vibrent entre Barça et Réal Madrid et combien de personnes vibrent pour une équipe locale ? Les seules fois que toute la Guinée vibre c’est quand l’équipe nationale joue.

Dans ma jeunesse, l’on vibrait tous pour le Hafia Football Club et pour le Horoya et c’était extraordinaire de voir des grands clubs Africains évoluer dans des Clubs comme le CARA de Brazzaville, le Vita Club du Zaïre (actuel RDC), L’ASSEC de la Cote d’Ivoire ou le Djoliba du Mali. Ces rencontres étaient de hauts niveaux, rien à envier au championnat Européen.

Un exemple parmi tant d’autres, en 1972, pour fêter ses 150 ans d’indépendance, le Brésil organisa la Coupe de l’Indépendance (Taça Independência), connue sous le nom de la Mini-Coupe du monde.

A part une ou deux, toutes les grandes Nations du football étaient présentes; l’Afrique fut représentée par une sélection Africaine. Petit Sory et Maxime Camara furent les joueurs guinéens sélectionnés. Le Brésil remporta le tournoi et un classement des joueurs par poste fut établi. Petit Sory fut classé meilleur ailier droit devant Jairzinho le brésilien qui remporta la coupe du Monde de 1970. Histoire de dire qu’un joueur Africain n’a pas forcément besoin d’évoluer en Europe pour être reconnu.

Comme nos championnats ne sont pas mis en valeur, les Télévisons Africaines sont promptes à diffuser les Championnat Européens et d’autres championnats que les rencontres Africaines. Ces droits de retransmission peuvent aider les clubs locaux.

Un autre constat, parmi les footballeurs Africains qui réussissent en Europe, il y a ceux qui font la formation d’entraineur et l’ironie du sort est que leurs fédérations ne leur font pas confiance. Elles préfèrent payer cher un coach Européen. Ainsi va l’Afrique.

L’Afrique doit savoir se mettre en valeur et savoir vendre les talents et les images de ses joueurs sinon, personne d’autre ne le fera à la place des Africains.

Une leçon du passé à retenir : Dans l’histoire du Ballon d’or Africain, pour des raisons que j’ignore toujours, la Guinée ne votait pas pour ses joueurs.
Souleymane Chérif a remporté le Ballon d’or en 1972, la Guinée n’avait pas voté pour lui.
Papa Camara avait raté le Ballon d’or en 1976, c’est Roger Milla qui l’emporta d’un vote. Si la Guinée avait voté pour lui…

Souleymane Chérif et Papa Camara étaient marqués par la non reconnaissance de leur pays, le pays pour lequel ils avaient tout sacrifié. Cela se sentait lors de leurs interviews quand je faisais le documentaire sur le Hafia.

C’est pourquoi, j’avais offert aux deux joueurs, des Ballons d’or (symbolique), un prix à Petit Sory pour cet exploit que beaucoup de guinéens ignorent et enfin ce trophée sur la Photo, au nom des supporters guinéens.

Valorisons nos talents.

Paul THÉA, Spécialiste en communication

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