Environ 15% du total des grossesses finissent en fausses couches, selon un rapport publié dans The Lancet. Un phénomène encore trop minimisé. Chaque minute, 44 grossesses sont perdues dans le monde, d’après le rapport publié dans The Lancet.
FEMMES – Elles seraient une femme sur dix à avoir fait une fausse couche dans le monde. C’est ce qu’énonce un rapport publié mardi 27 avril dans la revue médicale The Lancet: 23 millions de fausses couches se produisent chaque année dans le monde, soit environ 15% du total des grossesses. Cela représente environ “44 grossesses perdues chaque minute”, selon l’une des trois études qui composent ce rapport.
Un phénomène “trop longtemps minimisé” qui doit être mieux pris en charge, notamment sur le plan psychologique. “Il n’est plus temps de se contenter de dire aux femmes d’essayer encore”, plaide la prestigieuse revue médicale dans l’éditorial qui accompagne l’étude.
10,8% des femmes seraient confrontées à la mortinatalité (décès in-utero ou pendant le travail), estiment les chercheurs. Les fausses couches récurrentes seraient, néanmoins, nettement moins fréquentes: 1,9% des femmes en ont fait deux et 0,7% en ont fait trois.
Bien qu’une fausse couche n’arrive, la plupart du temps, qu’une seule fois, ces personnes auront besoin “de traitements et de soutien” déplore l’une des rédactrices de l’étude, la professeur Siobhan Quenby. Pourtant, le silence autour des fausses couches persiste “chez les femmes qui les vivent, mais aussi parmi les soignants, les décideurs politiques et les organisations de financement de la recherche”.
Un congé spécial en Nouvelle-Zélande
“De nombreuses femmes se plaignent du manque d’empathie avec lequel elles sont prises en charge après une fausse couche: certaines ne reçoivent aucune explication, et le seul conseil qu’on leur donne c’est de réessayer”, ajoute la directrice adjointe du Tommy’s National Centre for Miscarriage Research, organisme caritatif britannique spécialisé dans cette question et initiateur du rapport.
Les auteurs souhaitent que les femmes ayant fait une fausse couche puissent bénéficier d’un suivi minimum, avec notamment un soutien psychologique pour le couple et des conseils avant des grossesses ultérieures. Ces soins doivent être renforcés pour les femmes qui ont fait plusieurs fausses couches.
La Nouvelle-Zélande, elle, a sauté le pas en soutenant haut et fort ces couples. Le 24 mars 2021, le pays a adopté une loi permettant aux femmes faisant une fausse couche ou donnant naissance à un enfant mort-né, et leur conjoint, d’avoir droit à un congé spécial de trois jours. Cette décision, votée par le Parlement néo-zélandais, évitera à ces femmes de se mettre en arrêt maladie pendant cette période difficile.
Meghan Markle et Michelle Obama en parlent
La parole tend, tout de même, à se libérer dans le monde. Notamment du côté des personnalités publiques qui en osent s’exprimer à ce sujet au travers d’interviews ou des réseaux sociaux.
Pour Meghan Markle, la seule façon de débuter une guérison est de demander d’abord: ”Ça va?” Dans un texte publié ce mercredi 25 novembre, la duchesse de Sussex partage ce douloureux moment vécu en juillet. Selon elle, l’importance première est d’en parler, de partager sa douleur et de ne plus faire de la fausse couche un tabou. Et surtout, de demander si la personne va bien.
Les témoignages se multiplient. Michelle Obama, l’actrice Claire Holt, Gwyneth Paltrow ou encore la députée Paula Forteza ont, elles aussi, pris la parole. Un bon début pour ce phénomène vieux comme le monde qui, comme on le rappelle, touche près d’une femme sur dix.
SOURCE : huffingtonpost