Les pratiques de rançon ont encore de beaux jours devant eux en République de Guinée. Sur les routes du pays, des agents postés au niveau des points de contrôle arnaquent les usagers de la route. Le tronçon Conakry – Kindia n’y fait pas exception.
Sur les 133 kilomètres qui séparent la capitale de la ville des agrumes, (Kindia), il y a 6 barrages et autres points de contrôle. A en croire, l’un des chauffeurs qui pratique cette voie, le paiement de rançons est institutionnalisé par des agents des forces de défense et de sécurité. Faut-il rappeler que ces agents sont officiellement là pour le contrôle des armes légères et des produits prohibés ?
« Entre Conakry-Kindia, il y a 6 barrages. Au sortir de Coyah, il y a un barrage, là-bas, on paie 5 000 ou 10 000 gnf. Au barrage de Kasa, c’est 5 000 ou 10 000 gnf. Mais à Kasa, ils prennent l’argent aussi avec les passagers. Le citoyen qui n’a pas de carte d’identité, c’est 10 000 gfn. S’il n’a pas les 10 000 gnf, on le fait débarquer », a expliqué le conducteur, Abdourahmane Diallo.
Et de poursuivre : « à Bangouya, là où, ils ont ramené le barrage du kilomètre 36, là-bas un véhicule qui va à Kindia, c’est 10 000 gnf. Si c’est après Kindia 20 000 gfn. Pour la carte d’identité, le passager qui n’en a pas, c’est 10 000. A Koin, au barrage Coronavirus, les chauffeurs paient 10 000 ou 20 000. A ce niveau, les agents ne demandent pas de cartes d’identités aux passagers.»
« C’est la même chose à la rentrée de Kindia, à Foulayah », a-t-il indiqué.
Toute chose qui ne reste pas sans effet sur les usagers. Les différents syndicats des transporteurs ont ajusté le transport des passagers sur le tronçon Conakry-Kindia de 67%. Conakry-Kindia, le tronçon était à 30 000 gnf, actuellement c’est à 50 000 gnf. Sans compter le prix des bagages qui varie selon la nature.
Vivement donc que l’Etat se penche sur cette escroquerie institutionnalisée au sein de ces points de contrôle.
Robert Dassassa
