Les audiences du procès des personnes interpellées au cours des manifestations contre le manque de courant électriques, ont repris comme prévu ce vendredi matin 07 avril 2023, au tribunal de première instance de Kankan.
Une vingtaine de prévenus ont comparu devant les magistrats dont le président du mouvement citoyen pour l’électrification de la Haute Guinée, poursuivis entre autres pour provocation directe à un attroupement non armée, destruction d’édifices publiques et participation délictueuse à un rassemblement sur la voie publique susceptible de troubler l’ordre public.
A la barre, le prévenu Kabinet Touré alias Cafu, ex chef de quartier de Salamani est celui qui a ouvert le bal ce vendredi. Il s’est défendu contre les faits d’abstention délictueuse que le ministère public a mis sur son dos. Cafu a insisté et persisté qu’au lieu du maire qui est son supérieur hiérarchique, il a informé dans l’urgence les forces de l’ordre, qui ont débarqué quelques instants plus tard pour contrecarrer les manifestants au rond-point Cherifoula.
Après lui, Ousmane Diakité alias könö, Bangaly Kaba dit Jean kaba, Ousmane M’bia Kaba, Aboubacar Sidiki Diané dit West, Sékouba Camara et tous les autres se sont succédés à tour de rôle à la barre.
Il est reproché à Bangaly Kaba dit Jean Kaba d’avoir fait des publications sur Facebook par rapport au problème de courant, où il aurait dit : “pas courant, pas dort, ni sommeil”, ce dernier a rétorqué en disant qu’il n’a fait que trois publications qui disent “libérez M’bia “, “on veut le courant” et “pas courant, pas dort”, qui selon lui est un slogan connu de tout Kankan. De tractations en tractations, le ministère public a fait cas d’une quatrième publication qui dit : “le directeur d’EDG doit des explications à la jeunesse de Kankan”. Le pool d’avocats de la défense a signifié au président du tribunal que le cas des publications n’est pas signalé dans les dossiers fournis par le parquet, donc que la piste est à écarter.
Après Jean kaba, Ousmane M’bia Kaba, le président du mouvement citoyen pour l’électrification de la Haute Guinée, la principale vedette de ce procès a pris place à la barre. Il est pointé du doigt d’être le commanditaire des manifestations nocturnes qui ont conduit à des violences dans lesquelles l’effigie du Colonel Mamady Doumbouya a été brûlée. Le jeune leader a démontré qu’il n’est lié ni de près ni de loin à ces manifestations et que c’est à cause de la renommée qu’il s’est faite lors des manifestations sous le régime d’Alpha Condé, qu’il a été arrêté.
Aboubacar Sidiki Diané alias west, Sékouba Camara ainsi que les autres prévenus ont également balayé d’un revers de la main les allégations portées contre eux par le procureur Diomandé qui représente le ministère public.
Malgré la prolongation de l’audience jusqu’à 21 heures ce vendredi, deux (2) des vingt-trois (23) prévenus n’ont pas pu comparaître devant le tribunal, à cause de l’absence du traducteur peulh pour traduire leurs déclarations et les interrogations des magistrats et avocats.
Face à cette situation, les avocats de la défense par la voix de Me Sidiki Bérété ont demandé la mise en liberté provisoire des 23 prévenus et se sont engagés à les ramener à la demande du tribunal.
Une demande refusée par le président du tribunal Cheick Ahmed Tidjane N’diaye, avant de renvoyer le procès au mardi prochain 11 avril 2023.
Djétenin Condé Lolaplus.org