Makagbé Camara, une jeune fille de 32 ans, a comparu ce mercredi 7 décembre 2022, au tribunal de première instance de Kaloum. Poursuivie pour escroquerie, complicité et trafic illicite de migrants, la prévenue a nié son implication dans ces faits qui lui sont reprochés.
<< Je suis une entrepreneure. Et souvent les cabinets de formation me recrutent pour dispenser des modules de formation. Je forme en informatique, en anglais… Tout récemment, au mois de mai passé, un cabinet m’a invité à donner la formation sur trois modules à Coyah. Le responsable m’a invité dans son bureau pour qu’on s’entende sur les termes du contrat. Le jour de la formation, j’ai trouvé beaucoup de monde dans la salle y compris des expatriés.
À peine commencé, je suis tombée malade. Je n’ai pu donner qu’un seul module en l’espace d’une semaine. On m’a parlé d’une localité à la frontière Libérienne à propos de ma maladie. Je suis allée là-bas, mais en vain. Après le Libéria, je me suis rendu en Sierra Léone, toujours dans le cadre de mes soins. Là aussi, je n’ai eu que des calmants, la maladie persistait toujours. C’est ainsi que mes parents m’ont fait appel pour rentrer au pays afin qu’on aille voir essayer ailleurs. J’étais sur le chemin du retour, quand un agent s’est présenté à moi à Maférinyah comme étant en service à la direction du service de renseignements.
Il m’a dit que je suis recherchée pour une affaire de trafic illicite de migrants. Donc, de lui donner 10 millions pour qu’il me laisse. À défaut, qu’il allait appeler ses amis à Conakry pour venir m’arrêter. Il n’était muni ni d’une convocation ni d’un mandat. Je lui ai dit que : je quittais la Sierre Léone pour mes soins donc, je n’ai rien à vous donner. Pendant ce temps, il m’a conduit à la gendarmerie de Maférinyah.>> a t-elle expliqué
Après la déposition de la prévenue, l’avocat de la défense, vu l’état de santé de sa cliente a demandé au tribunal, la mise en liberté provisoire de Makagbé Camara afin qu’elle soit suivie par un médecin.
Ainsi, le tribunal a rejeté la demande de mise en liberté provisoire de la prévenue par l’avocat de la défense, avant de renvoyer l’affaire au 21 décembre 2022, pour la suite des débats.
N’sira Sylla