Manque d’infrastructures routières, d’écoles, de centres de santé, un manque criard d’adduction en eau potable…, telle est l’image du district de Tokpakpa, situé dans la commune rurale de Yalenzou, préfecture de N’zérékoré, au Sud de la Guinée.
Malgré son potentiel agricole, ce village habité par plus de 200 habitants, est encore très loin du développement à la base. Aucun signe de l’Etat n’est visible.
Nous avons tendu notre micro à la population de cette zone enclavée. De leur explication, nous vous compris qu’ils tirent le diable par la queue depuis plusieurs années.
«Le plus souvent, il n’y a pas de passage pour avoir accès au village en période d’hivernage. Les citoyens sont des agriculteurs et des éléveurs. Des activités qui peuvent générer des ressources dans cette localité. Mais l’accès est impraticable », précise Daniel Labilé Kolié, vice-maire de Yalenzou.
Le village de Tokpakpa a le plus court chemin avec une distance de 4km. De nos jours, il se trouve cependant coupé à cause de la crue d’une rivière appelée ‘’Mani’’. Les habitants sont obligés de contourner pour se faire un autre chemin, distant de 7km, qu’ils ont eux-mêmes fabriqué.
«Tout ce qu’on trouve, on le transporte sur la tête. Qu’ils soient ciments, tôles, et d’autres objets lourds, jusqu’au village. Au cas contraire, nous ne pourrions pas construire ici. C’est pourquoi nous avons commencé à faire une route qui est distant de 7km pour au moins faciliter l’accès », a expliqué Nyéréké Saba.
Aucune infrastructure et aucun signe concret de l’Etat n’est visible dans cette zone. Même les femmes enceintes sont transportées dans les brouettes.
« Il y a de cela plusieurs années que nous sommes confrontés au problème de route. Nous n’avons pas d’école ni de centre de santé. Et en cas de problème, si nos enfants ou nos femmes tombent malades nous sommes obligés de nous rendre au centre de santé de Yalenzou. Cette situation fait que nos enfants abandonnent l’école. Où nous devons faire quelques 200 mètres, nos enfants parcours des kilomètres pour se rendre dans les salles de classe », s’indigne Richard Saba, chef de jeunesse de Tokpakpa.
Pour sortir de ce calvaire, la communauté de Tokpakpa, dans la sous-préfecture de Yalenzou, située à une vingtaine de kilomètres de la préfecture de N’zérékoré, sollicite l’aide des nouveaux dirigeants guinéens.
Moussa Moise Camara