” Les hommes sont hantés par l’immensité de l’éternité. C’est pourquoi nous nous demandons : «Le récit de nos actes trouvera-t-il un écho à travers les siècles ? Des étrangers entendront-ils notre nom longtemps après notre disparition ? Se demanderont-ils qui nous étions, si nous avons combattu avec courage et aimé avec ardeur ? »” Film Troie, 2004.
En introduisant mes propos par cette célèbre phrase, je voudrais attirer l’attention de la jeunesse forestière de Guinée, (contrôlée ou non, manipulée ou non) que le débat et les actions qui soutiennent ou combattent le projet d’une nouvelle constitution est et restera, pour moi, le baromètre par lequel se mesurera notre capacité à faire face à un des défis les plus grands que nous n’ayons jamais connu.
Cependant, le spectacle que beaucoup offrent au monde est des plus lamentables et des plus pathétiques. On peut ne pas avoir les mêmes points de vue, c’est normal, c’est de la démocratie. Mais sachons affirmer nos positions sans tomber dans la bassesse des injures. Nul n’est plus guinéen ni plus « forestier » que l’autre.
A vous insulter et à vous traiter de la sorte, quelle part prétendez-vous donner à cette Forêt dont vous vous réclamez tous ? Notre division est ce qu’il faut le plus craindre. Après tout, qui sait si ce n’est cela le plan ?
Le récit de nos actes traversera les siècles et trouvera écho chez nos enfants. Quel écho sera le tien ? Celui du traître (espion, vendu, renégat, judas…) ou celui du fils intègre, bravant vents et marées, à l’avant-garde de la défense des droits de son bercail et de l’honneur des peuples.
Se battre pour que l’homme cesse d’être un dieu ou une bête, mais simplement homme parmi les hommes, quelle que soit sa conception de la vie, peu important sa vision du monde et quelles qu’en soient les manières, pourvue que l’homme soit homme de quelque provenance ou destinée qu’il soit, que l’homme demeure homme, pas un dieu ou une bête, tel est mon credo et sur lequel je voudrais être jugé à travers mes œuvres, en tout temps et en tout lieu.
Edouard Kolié, écrivain.
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