De retour à N’Zérékoré après cinq jours d’emprisonnement à Conakry suite à la découverte d’un suicide à son domicile, Fassou Goumou est longuement revenu vendredi dernier sur sa mésaventure. Lisez ses propos !
« Quand l’enfant s’est suicidé, c’est moi qui suis parti le déclarer au commissariat. Après toutes les démarches, ils m’ont dit de rester pour audition. Le lendemain matin, à 3h du matin, les militaires sont venus me chercher en me disant que le commissaire m’appelle. Je n’avais pas de téléphone. Au lieu d’aller au commissariat, le véhicule nous a conduits vers la sortie de la ville, sur la route de Macenta. Quand nous sommes sortis de la ville, le gouverneur les a appelés pour demander où nous sommes. Ils ont répondu que nous sommes maintenant en cours de route. Je leur ai demandé si je peux parler au gouverneur, ils m’ont dit non. Je voulais aussi appeler un parent, mais ils me l’ont refusé. Ils m’ont dit que je ne peux appeler personne… A Conakry, on m’a amené à la DPJ (Direction de la Police Judiciaire). A la DPJ, ils m’ont envoyé derrière un bâtiment, et m’ont embarqué dans une voiture sans plaque. Ils m’ont conduit dans une villa que je ne connaissais pas. Mais les personnes qui m’y ont amené étaient cagoulées. Ils m’ont ensuite envoyé dans un autre lieu où j’ai passé la nuit. Le lendemain, ils m’ont ramené à la DPJ. Ils m’ont donc demandé de m’expliquer. Après mes explications, on m’a dit que je voulais être député, raison pour laquelle j’ai fais le sacrifice ( Ndlr : on parle du suicide dans sa maison). Je leur ai demandé à propos du parti pour lequel je serais candidat. Je leur demandé s’ils parlaient de la députation de 2025? Ils m’ont dit que ces accusations venaient de N’Zérékoré. Ils ont donc établi le procès-verbal, puis ils m’ont dit de rester jusqu’au lendemain. Ils sont partis montrer le procès-verbal au Président de la république. Le Président les a dit de me libérer sans condition et qu’il ne faudrait pas qu’un journaliste ou un avocat me voie. Et c’est ce qui fut fait.
Ce vous devez tous comprendre de plus important, c’est que le Président m’a invité au Palais. Je ne voulais pas aller, mais j’ai finalement décidé d’aller savoir ce qu’il voulait me dire. Quand je suis allé, il m’a dit que Cécé Loua (le coordinateur régional de l’UFR) et moi étions à Kpagalaye pour faire un sacrifice humain pour Cellou Dalein Diallo. Je lui ai dit si c’était un sacrifice, ce n’était pas alors pour Cellou, mais plutôt pour Sidya. Parce que j’étais avec Cécé Loua qui n’est pas de l’UFDG, mais de l’UFR. Je lui ai dit que cela n’était pas possible. Il m’a dit que ce n’est pas lui, mais des propos venus de mes parents de la Forêt. Ils m’ont donc libéré et je me suis retourné.»
N’zérékoré, Moussa Moïse Camara pour Lolaplus.org