Après plusieurs tiraillements, une décision renonçant aux 8 millions est finalement prise par le Secrétaire général du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée SLECG. Aboubacar Soumah, dans une sortie médiatique, a suspendu la question des huit (8) millions comme salaire de base des Enseignants ce, pour des raisons liées selon lui à la crise sanitaire que la Guinée traverse depuis le mois de mars 2020.
L’obtention des 8 millions comme salaire de base des enseignants ne semble plus être une priorité pour l’homme fort du SLECG. D’ailleurs, Aboubacar Soumah promet désormais de reprendre le chemin de l’école avec sa troupe, juste après la pandémie du Covid-19. Tout de même, il compte poursuivre le combat pour l’amélioration des conditions de vie des hommes de craie.
Interrogé sur cette actualité à partir d’un appel téléphonique ce mercredi,20 mai 2020 Mohamed Bangoura, l’ex chargé de communication du SLECG, a indiqué que c’était impossible pour Aboubacar Soumah de réussir ce combat, vu que la corporation enseignante a plus de la moitié des fonctionnaires d’État.
« Concernant la décision prise par Aboubacar Soumah sur les 8 millions et avec comme argument que c’est due au fait que la Guinée traverse une crise sanitaire, je dirai que c’est juste incroyable. Il n’est pas possible de donner 8 millions comme salaire de base à un enseignant. Il était juste inscrit dans une logique de combat dans le seul but d’un intérêt personnel et égoïste. Raison pour laquelle, sachant que le gouvernement ne pouvait pas faire face à cette revendication, il a tenu mordicus, juste pour entraîner avec lui un groupe d’enseignants qui ma foi, vit dans la précarité et la misère», a-t-il fait savoir à notre micro, avant de poursuivre :
« si aujourd’hui après deux mois de Coronavirus il trouve l’argument qu’il veut abdiquer les 8 millions comme revendication principale du SLECG, je pense que ce n’est pas le moment, comme je l’avais dit aux camarades Enseignants que ce n’était pas le moment aussi d’aller en grève, alors que nous étions en pleine crise sociopolitique. Cela voudrait dire aujourd’hui que Aboubacar Soumah est en train de nous donner raison, nous qui avions décidé de ne pas aller en grève à cause des crises qui pointaient à l’horizon».
À en croire l’homme qui s’est vu exclu du bureau exécutif du SLECG, c’est que Aboubacar Soumah a oublié qu’en matière syndicale, le bureau exécutif n’a jamais la possibilité de prendre la décision au nom des enseignants sans concertation préalable entre ce bureau et les secrétaires généraux des différentes structures à la base.
« Chemin faisant, Aboubacar Soumah l’avait plusieurs fois fait. Ce qui prouve à suffisance que le SLECG est devenu aujourd’hui sa propriété privée. C’est pourquoi on ne partageait plus les mêmes convictions», a rappelé notre interlocuteur.
Conakry, Robert Mellano pour lolaplus.org