Ces derniers temps, la préfecture de Siguiri et ses villages environnants font face à une insécurité sans précédent. Pas un jour ne passe sans qu’un drame ne soit signalé quelque part. Face à cette situation de plus en plus préoccupante, Ibrahima 1 Camara, procureur de la République près le tribunal de première instance de Siguiri, sort de son silence et annonce des mesures. Dans une réquisition, le procureur a instruit les forces de défense et de sécurité de son ressort d’organiser des patrouilles de jour et de nuit afin d’appréhender les auteurs de ces actes et de permettre à la population de circuler librement et en toute sécurité.
Manifestation à Léro/Siguiri : les précisions du procureur de la République
Face à la montée des actes criminels à Siguiri, le procureur de la République près le tribunal de première instance a décidé de frapper fort. Dans une déclaration récente, il a annoncé avoir réquisitionné les forces de défense et de sécurité conformément à l’article 52 du Code de procédure pénale. L’objectif : endiguer une recrudescence de la criminalité souvent observée en décembre, une période où les besoins financiers poussent certains individus à commettre des actes illicites. Selon le procureur, Siguiri est aujourd’hui l’une des villes les plus densément peuplées de Guinée. Sa diversité, marquée par une forte présence de citoyens guinéens et étrangers, favorise également le développement d’une criminalité inquiétante. « Depuis notre arrivée, nous avons attaqué le mal. La criminalité a considérablement diminué dans la ville de Saint-Siguiri et ses villages environnants. Mais le mois de décembre reste particulièrement sensible avec une hausse des cas de vols, d’escroqueries et de braquages », a-t-il déclaré.
Pour y faire face, la gendarmerie et la police ont été mobilisées en milieu urbain, tandis que l’armée est chargée de sécuriser les frontières avec le Mali, une zone critique en raison des incursions criminelles transfrontalières. « Au moment où je vous parle, 20 personnes ont été interpellées avec des armes blanches, du chanvre indien et d’autres drogues. Cette opération se poursuivra jusqu’à fin décembre », a précisé le procureur.
Les patrouilles, de jour comme de nuit, s’appuient sur une cartographie des zones à risques, incluant des lieux en bordure du fleuve, des bars et autres endroits fréquentés par des consommateurs de drogues. Des barrages routiers ont également été érigés sur les axes menant à Kankan, Tintinia et Doko. Le procureur a salué l’implication des habitants de Siguiri dans la lutte contre l’insécurité : « Nous avons toujours travaillé avec des citoyens engagés qui nous fournissent des informations. Il y a trois jours, une tentative de braquage à Tombökö a été déjouée grâce au courage d’un habitant qui a maîtrisé l’un des assaillants avant de prévenir les secours. » Dit-il
Avec des actions coordonnées entre forces de sécurité et citoyens, les autorités espèrent limiter les dégâts durant ce mois critique. Cette opération exceptionnelle illustre la détermination des autorités judiciaires et sécuritaires à garantir la quiétude dans une ville sous pression.
Deouis Kankan, Mohamed ALY pour Lolaplus.