Conakry a été le théâtre de la première édition de la Semaine du Jeune Avocat, organisée par l’Association des Jeunes Avocats de Guinée (AJAG), qui s’est tenue du 24 au 26 juillet 2024. L’événement a réuni des personnalités telles le président de l’Association des jeunes avocats de Côte d’Ivoire, le Premier président de la cour d’appel de Conakry, le bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée et des doyens des avocats et magistrats de la région.
Sous le thème central: “La corruption en milieu judiciaire”, les participants ont exploré les défis majeurs auxquels est confrontée la justice guinéenne. La corruption, qui érode la confiance publique et compromet l’équité des procédures judiciaires, a été identifiée comme un problème crucial à résoudre pour renforcer l’État de droit.
Maître David Beavogui, ancien secrétaire général de l’AJAG, a exprimé sa satisfaction face à la réussite de l’événement : « J’avoue que c’est une satisfaction de nous voir réussir cet événement. C’est une première, la semaine des jeunes avocats n’a jamais été célébrée en Guinée, et ça nous a permis de débattre sur le thème de la corruption qui gangrène notre société. Nous avons également débattu des droits miniers et de nombreux autres thèmes, ainsi que de la gestion du cabinet d’avocats, avec des compétences locales et même sous-régionales. »
De son côté, Maître Karine Bo, représentant les jeunes avocats de Côte d’Ivoire, a souligné l’importance du partage d’expérience : « Nous sommes venus au nom de la session des jeunes avocats de Côte d’Ivoire sur l’invitation de la session des jeunes avocats de Guinée, pour faire un partage d’expérience sur la corruption dans le milieu judiciaire, car ce sont des défis que nous connaissons dans nos deux pays respectifs. Il était donc important pour nous de pouvoir échanger sur la question de la corruption, les difficultés rencontrées, et les impacts sur la justice et le développement de chacun de nos pays. »
Elle a ajouté que des solutions concrètes, comme la digitalisation des juridictions, avaient été discutées pour améliorer la transparence et l’efficacité des systèmes judiciaires. « Certaines solutions que nous pourrons proposer à nos décideurs visent à améliorer la justice dans nos pays. Nous avons évoqué la digitalisation de certaines juridictions, notamment les juridictions de commerce, qui sont beaucoup plus informatisées », a-t-elle conclu.
Les débats se sont déroulés dans la grande salle du procès du 28 septembre 2009, un lieu chargé de symbolisme, rappelant un autre moment crucial de la justice guinéenne. Cette première édition de la Semaine du Jeune Avocat a non seulement permis d’aborder des questions vitales pour la profession, mais aussi de poser les bases pour une collaboration accrue entre les jeunes avocats de Guinée et de Côte d’Ivoire.
Aboubacar Camara
