Le président Alpha Condé à travers un décret pris hier jeudi, 18 Juin 2020, a instruit à son ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, de procéder à l’installation des chefs de quartiers et de districts. Cependant, l’article 104 du code des collectivités stipule qu’à partir des résultats obtenus des élections communales, la formation politique qui vient en tête dans une collectivité donnée, c’est elle qui doit désigner le chef de quartiers. Mais à en croire des opposants Guinéens, Alpha Condé a fait dos à ce code, en ordonnant au ministre Bourouma Condé, de procéder à l’installation de ceux-ci.
Interrogé ce vendredi, 19 juin 2020 sur ce décret du président de la République, Samuel Kourouma, chargé des questions électorales du parti Bloc Libéral, a accusé le Président Condé, d’être le premier à violer nos lois.
« Nous pensons que, ce décret est venu entériner ce que nous disons tous les jours au peuple de Guinée. S’il y a un premier citoyen qui viole les lois de la République, c’est bien le Président Alpha Condé. Il a promulgué lui même le code des collectivités, dans lequel il dit que 60 jours après, on devrait procéder après les maires, à l’installation des chefs de quartiers selon ce même code. Mais, il n’a pas accepté respecter cette loi que lui même avait voté», déplore ce cadre du BL.
Le climat sociopolitique Guinéen, reste tendu depuis quelques années. Les manifestations politiques souvent organisées par le FNDC, les différentes grèves intervenues dans le secteur éducatif, sont entre autres facteurs qui ont tendance à affaiblir le tissu social dans le pays. Pour donc éviter que cette installation n’entraîne d’autres conflits au sein des communautés, Samuel Kourouma propose à l’État de : « réfléchir d’abord comment pouvoir rassembler les forces vives pour que les acteurs concernés que nous sommes, puissions dialoguer afin d’aller à une élection présidentielle apaisée. A défaut, nous pensons que le moment n’est pas opportun, car, il y a un risque très élevé derrière ça, ce qui pourrait sans doute envenimer les tensions sociaux politiques à la base», a-t-il indiqué avant d’opter pour une réconciliation des Guinéens, ceci pour ramener l’opposition et la mouvance à se parler clairement, avant de penser à cette installation des chefs de quartiers ou de districts.
Poursuivant notre entretien téléphonique, Samuel Kourouma dira que, le décret de l’actuel locataire de Sekoutouréyah, n’est pas une préoccupation, même si le Bloc Libéral ne s’inscrit pas dans le cadre du boycott de cette installation.
« L’urgence aujourd’hui pour nous, c’est comment aller à la présidence et non cette affaire d’installation des chefs de quartiers, qui constitue d’ailleurs un non événement. On a eu les maires ça n’a rien changé. Ce ne sont pas les chefs de quartiers qui vont améliorer le quotidien des Guinéens. C’est pour cette raison, nous demandons à nos militants et à tous les Guinéens de continuer le combat, pour que nous puissions libérer ce pays, le 21 décembre 2020. Car, tant que le Président Alpha Condé est là, on ne peut pas s’attendre à une justice, moins à une démocratie », a lancé Samuel Kourouma.
Conakry, Robert Mellano pour lolaplus.org