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Saturday 23 November 2024

Résolution des problèmes d’eau et assainissement en Afrique : les acteurs du collectif d’eau formulent des recommandations 

Après cinq jours d’échange et de partage d’expériences, l’atelier régional sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène a été clôturé ce vendredi, 23 juin 2023 à Conakry. Ledit atelier a été organisé par l’Alliance d’Afrique Francophone pour l’Eau et l’Assainissement (AAFEA) en collaboration avec la Coalition Eau, ONG carbone Guinée et collectif des ONG française de l’eau et l’assainissement. Sous le thème « La société civile mobilisée pour le suivi et la mise en œuvre de l’ODD 6 », cette rencontre a réuni plusieurs pays à  savoir, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, le Niger,  la Guinée, le Sénégal, le Tchad, le Togo et la France. 

Dans son discours de clôture, la coordinatrice de la Coalition Eau, collectif des ONG française de l’eau et l’assainissement, Sandra Métayer,  a indiqué que ces cinq jours ont permis aux participants d’identifier les activités des collectifs sur l’année qui vient.

« Cet atelier réunissait les collectifs membres de l’alliance de l’Afrique Francophone pour l’eau et l’assainissement qui rassemble 10 pays avec pour objectif d’échanger sur la mobilisation de la société civile pour le suivi des objectifs de développement durable pour l’eau et l’assainissement. Donc, au cours de cette semaine, on a partagé les expériences des collectifs au niveau national, des expériences de plaidoyer parce que ce sont des collectifs qui mènent des activités de plaidoyer et le dialogue avec le pouvoir public. On a identifié les activités des collectifs sur l’année qui vient. On a échangé sur les pistes d’action commune et puis aussi sur le processus international lié à l’eau puisque cette année c’est a New-York la conférence de l’ONU sur l’eau. On a aussi échanger sur des partenariats internationaux et en fin on a fait des échanges sur la dynamique de cette alliance en essayant de clarifier son fonctionnement à travers l’élaboration d’une charte », a t-elle dit avant d’ajouter ceci:« En terme de recommandation, on a identifié une série de messages pour réaliser les droits humains à l’eau et à l’assainissement. L’accès à l’eau et l’assainissement sont des droits fondamentaux qui doivent être reconnu dans les constitutions et les législations. Mais qu’au-delà de la reconnaissance juridique, ce qui compte c’est bien l’effectivité de ce droit humain à l’eau et à l’assainissement. Et pour ça il faut les prioriser dans l’agenda politique, dans les lois, dans les budgets. Et un message fort aussi qu’on porte c’est la place de la société civile, la participation citoyenne et bien sûr la redevabilité des gouvernements et des acteurs sur leurs engagements pour le secteur », a indiqué la coordinatrice de la Coalition Eau, collectif des ONG française de l’eau et l’assainissement. 

De son côté, le président de l’ONG Carbone-Guinée et Chef de file de la coalition nationale actions et plaidoyer pour l’eau en Guinée, Ibrahima Sory Sylla a d’abord rappelé l’importance de l’eau dans la vie de l’homme avant d’exprimer son engagement pour la mise en pratique des recommandations formulées.

« L’eau est indispensable à la vie. Chaque être humain a le droit d’accéder à une eau en quantité et de qualité et accessible, nécessaire à ses besoins quotidiens. Ce droit à l’eau ne peut être nié ni restreint en fonction de la race, de la religion, du statut socio-économique ou de toute autre forme de discrimination. L’accès à l’eau potable a un impact direct sur la santé, la dignité et la qualité de vie des individus. Lorsque les communautés ont accès à une eau salubre, elles peuvent éviter les maladies d’origine hydrique, réduire la mortalité infantile, favoriser le développement éducatif des enfants et améliorer les conditions sanitaires globales. De même, l’assainissement adéquat est un droit humain. Pour ce faire, chaque individu a le droit d’avoir accès à des installations sanitaires sûres, propres et respectueuses de sa dignité. Les pratiques inadéquates entraînent la propagation de maladies évitables et nuisent à la santé et à l’environnement. Il est de notre devoir des gouvernements, acteurs de la société civile, organisations internationales et communautés de reconnaître, promouvoir et protéger le droit à l’eau et à l’assainissement pour toutes et tous. Cela nécessite des politiques et des investissements durables et ciblés pour assurer un accès équitable et durable à ces ressources vitales. Nous nous engageons à mettre en pratique les connaissances et les recommandations partagées au cours de ces jours d’échange fructueux. Nous devons travailler ensemble pour renforcer la gouvernance de nos différents collectifs, mobiliser des ressources financières adéquates et promouvoir des partenariats efficaces pour atteindre les objectifs d’accès universel à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement. Il est de notre responsabilité collective de faire en sorte que ce droit soit respecté et appliqué dans nos communautés, nos pays et à l’échelle mondiale. Les membres de CNAPE le gouvernement Guinéen à rendre effectif ce droit pour chaque Guinéen par des politiques fortes », a-t-il déclaré 

A l’issue du dit atelier, nombreuses recommandations ont été formulées par les participants par rapport aux  enjeux du secteur.

 La vision de I’AAFEA est articulée autour des messages suivants :

“1. Réaliser les droits humains à l’eau et l’assainissement (DHEA) pour tous, en ne laissant personne de côté:

Les DHEA doivent être inscrits dans les constitutions lorsque les processus de révision constitutionnels sont en cours, ou dans les textes législatifs et réglementaires des Etats. Au-delà de la reconnaissance juridique, c’est bien l’effectivité de ces droits qui doit être réalisée, ce qui suppose d’en faire des priorités de l’agenda politique, des plans nationaux, des lois et des budgets.

2.. Allouer des financements adaptés, suffisants, répondant aux besoins réels et gérés de façon transparente;

3. Assurer une bonne gouvernance du secteur, intégrant la participation citoyenne et la redevabilité ;

4. Respecter les engagements déjà existants et en rendre compte;

5. Mettre l’accent sur une meilleure prise en compte de l’assainissement et de l’hygiène, y compris de l’hygiène menstruelle des femmes et des jeunes filles;

6. Promouvoir l’accès aux services sociaux de base dans les contextes de crises : ces droits et ces services doivent rester une préoccupation majeure des gouvernements et des acteurs dans les zones d’instabilité sécuritaire,

7. Adopter des approches multisectorielles;

8. Promouvoir la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE);

9. Promouvoir la préservation de la ressource en eau ainsi que l’atténuation et l’adaptation au changement climatique;

10. Améliorer la collecte, la production et le partage des données en appuyant la remontée d’infos des acteurs locaux et de la société civile:

11. Promouvoir la durabilité de l’accès à l’eau et à l’assainissement et mettre l’accent sur le WASH intégré.

12. Valoriser le rôle des OSC dans la réalisation des droits et l’amélioration des conditions d’accès à l’eau et à l’assainissement, qu’il s’agisse de plaidoyer ou d’actions opérationnelles auprès des communautés”, a énuméré Fatmata Bancé porte-parole du collectif eau 

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