En fin, c’est le plus grand chantage emploi jeunes, le recrutement de 200 jeunes cadres par préfecture.
Partant d’un appel à candidature pour un recrutement militaire général lancé par le Ministère de la Défense nationale, 200 jeunes bacheliers et universitaires ont été recherché à la suite d’épreuves multidimensionnelles par préfecture. 250 pour les régions administratives de N’zerekoré, Kankan, Mamou, Labé et Faranah et 300 exclusivement pour les gouvernorats de Conakry, Boké et Kindia.
A cet effet, nombreux ont été ces jeunes cadres ou non à postuler à l’emploi tant attendu du Gouvernement. Effectuant tout d’abord des déplacements à travers le pays, et bien sûr des dépenses pour établissement des dossiers de candidature desquels un casier judiciaire, un certificat de nationalité, un jugement supplétif, un certificat de visite et de contre visite, 4 photos d’identité, une attestation de niveau, un certificat de résidence… étaient demandés.
Ce stade de l’appel à candidature a suscité un enrichissement gigantesque soudain des autorités en charge de la livraison de ces documents juridiques à savoir la Justice qui récupère plus que ne vérifie l’exactitude des renseignements, l’Hôpital qui approuve l’état de santé sans la moindre visite médicale et d’autres services plus ou moins assermentés devenus du coût, les rois momentanés. Il faut signaler l’obtention d’un seul document sur trois à 15 000 FG pour la Justice, de 30 000 pour un certificat de visite et de contre pour l’hôpital…. Et de 10 000 pour dépôt et enregistrement au niveau de la Mairie en charge du recrutement.
2445 jeunes tracassés ont été enregistré durant 1 mois avant la date d’expiration de l’appel. Les épreuves ont commencé le 8 Avril par une course sur une distance de 8 Km pour les garçons et de 6 pour les filles. Les candidats ont été soumis à cette toute première qui débutait pour la série garçon à Doukouno, un village entassé et à Kamalo, un autre, pour les filles. La ligne d’arrivée a été tracée juste à l’orée de Pôwa, tous dressés sur la route Nongoa- Gueckedou, nouvellement reprofilée par le Gouvernement.
Répartis par groupe de 100 éléments, ces jeunes préalablement entraînés à propos, ont vécu un concours pratique de course. Les premiers arrivants étaient suivis de près par des policiers et des agents en charge du recrutement. La durée était de 45 minutes chronométrée ainsi qu’un exercice de 15 fois le quinteau et de 15 fois l’abdos après l’arrivée. Ainsi donc, 5 groupes ont courus pendant 5 jours. Au départ, les candidats portaient des numéros d’enregistrement sur lesquels ils étaient identifiés et les membres du bureau de recrutement les octroyaient des tickets numérotés par ordre d’arrivée à Pôwa.
Aucun cas de mort n’a été enregistré à Gueckedou sauf quelque part des jeunes gens rattrapés par l’essoufflement trébuchaient et se faisaient prendre par la pic up de la Croix Rouge. Cette dernière assurait son service dans un va et vient incessant entre l’hôpital et les lieux de course.
Le 14 Avril, 900 postulants ont été retenus selon le résultat provisoire proclamé. Ils furent conviés à l’épreuve écrite qui concernait la dictée et questions. Cette partie du recrutement s’est tenue à Josip Broz Tito qui est le lycée central de la ville.
Le 16 Avril, proclamation définitive des résultats, affichés à la Mairie ; 200 personnes admises, laissant ébahis les premiers à la course, surpris les intelligents à l’écrit et les plus de 100 000 habitants qui remercient.
Pour LolaPLUS news depuis Gueckedou
Fara Gaspard KAMANO