Les ralentisseurs communément appelés dos-d’âne se multiplient sur les différentes voiries de N’Zérékoré. On constate la pose anarchique des ralentisseurs çà et là par les riverains de façon illicite sans aucune consultation préalable des services compétents en la matière. Un phénomène qui représente de véritable casse-tête pour les usagers qui font recours à la sonnette d’alarme.
Faisant un tour dans la ville, notre correspondant a eu l’avis divergents des citoyens sur cette situation.
François Malomou :« J’apprécie beaucoup la pose des dos d’âne parce que ça démuni les accidents de circulation. Il y a trop d’accident sur la route de Boma. Mais avec la construction des dos d’ânes, on constate que les usagers roulent lentement maintenant. Les gens aiment souvent rouler avec excès de vitesse. Donc c’est bon selon moi ».
Contrairement à son prédécesseur, Abou Camara estime que la pose anarchique des do-danes est un calvaire. « Franchement, les dos d’âne sont trop aujourd’hui à N’Zérékoré. Ça dépasse la limite. Le mois passé ma femme a avorté par la suite de la prolifération des ralentisseurs. Pendant qu’elle avait des complications, je l’ai pris pour l’envoyer en à l’hôpital, je venais du quartier Angola. Là-bas tu ne peux pas faire 20m sans rencontrer un dos-d’âne. Bien que j’étais dans la voiture, ça été très difficile pour moi de rejoindre l’hôpital central. Avec le retard accusé, elle a perdu trop de sang et j’ai perdu mon enfant. Ça été d’ailleurs une chance pour nous parce qu’elle est restée en vie. Il faut que les nouvelles autorités revoient cette situation en enlevant certains ».
Le maire de la commune rurale de Samoé, une des localités où l’on constate la construction anarchique des ralentisseurs explique les raisons du nombre pléthorique des d’os d’âne dans sa juridiction.« En ce qui concerne la pose anarchique des dos-d’ânes ces derniers temps, je n’ai pas été personnellement consulté. C’est après que les gens sont venus me poser le problème. Mais c’est à la suite d’un accident vers le nouveau marché où deux motards sont entrés en collision il y a eu trois morts sur place. Les gens n’ont pas pu retenir leurs larmes et ni leur colère. Ils ont donc décidé de mettre les dos d’âne parce que la route est fluide, très rétrécie et tout le monde est pressé. Quand les citoyens sont venus me voir pour la pose des ralentisseurs je les ai dit d’aller voir les responsables des travaux publics, mais ils se sont entêtés pour les mettre », a expliqué Koly Daniel Théa, maire de la commune rurale de Samoé.
L’inspecteur régional des travaux publics de N’Zérékoré a pour sa part fustigé ce comportement avant de monter au créneau.
« Je ne sais pas ce qui est dans la tête des gens. Ils se lève un beau matin pour installer les soi-disant dos d’âne que moi je qualifie de casse-moteurs. Un jour ils ont voulu me callasser avec mon directeur préfectoral. Parce qu’on les a dits de ne pas mettre les dos d’âne, car ce n’est pas un lieu approprié pour ça. Donc nous sommes vraiment embarrassés par cette prolifération des casse-moteurs dans la région de N’Zérékoré. Les autorités administratives à qui nous avons adressé des courriers ne nous assister. Donc nous considérons que sommes abandonnés parce qu’on n’a pas de soutien », a martelé Dansa Samoura, inspecteur régional des travaux publics de N’Zérékoré, qui a tout de même annoncé la réduction des ralentisseurs anarchiquement construits sur les voiries.
Moussa Moïse Camara
