Si chacun devait venir au Tribunal pour parler de ce qu’il a subi de la part de Tiegboro, les audiences se poursuivront jusqu’aux prochaines élections.
Des prostituées aux narco-trafiquants, en passant par les contrefacteurs chinois, les vendeurs de médicaments, les bandits de nos quartiers, tout le monde s’invitera pour des récits aussi dommageables que rocambolesques.
La liste de ceux qui se sont sentis outrés (à tort ou à raison) sous le CNDD est si longue.
Il serait souhaitable que le présent procès se focalise sur les violences liées au massacre du 28 septembre 2009.
L’Avocat Me Baldé qui est passé à l’audience de ce lundi, etait un collaborateur du CNDD de Dadis.
Il n’a pas été violenté le 28 septembre 2009. Il n’était même pas à Conakry ce jour, dit-il.
Il ne devrait pas être à cette audience.
Il doit faire gagner le temps et céder la place aux vraies victimes et aux témoins.
Je regrette qu’il ait subi la violence. Mais, c’est dans un cadre particulier, aucunement lié au massacre du 28 septembre.
Une plainte contre Tiegboro, devant une autre juridiction, lui suffirait.
Et puis, pourquoi attendre 14 ans pour en parler maintenant et à cette audience ?
Le présent procès ne doit pas être une tribune de M’AS-TU VU ou un tremplin pour se faire une certaine place dans la Cour des Défenseurs des droits de l’homme à l’international.
Si le Tribunal laisse faire, toutes les filles de joie, raflées par Tiegboro et qui peuplaient le Camp Alpha Yaya avec les cargaisons de bière, viendraient défiler à la barre. Sans compter les contrefacteurs chinois et d’autres compatriotes.
On ne doit pas profiter de cette audience pour se faire une renommée ou pour régler les comptes personnels.
Nos compatriotes ont été sauvagement massacrés.
Ceux qui sont morts ont laissé des proches toujours en larmes.
Ceux qui ont été blessés trainent encore les séquelles.
L’angoisse habite toujours les parents de nos compatriotes disparus.
C’est de cela il s’agit.
C’est ce que nous voulons savoir.
Nous ne voulons pas écouter ceux qui semblent être en quête de renommée ou de publicité.
Monsieur le Président, je vous prie de nous épargner de ce type de témoignage.
L’histoire de cet avocat est si minuscule qu’elle nous ennuie.
Passons à l’essentiel.
Combien de Guinéens ont subi des exactions pires que les siennes durant les folles années du CNDD ?
Ah…
S’il le savait, il se serait effacé pour laisser passer à la barre, les victimes du 28 septembre qui, contrairement à lui, sont des compatriotes qui n’ont jamais collaboré avec le diable.