Lors de sa plaidoirie devant le tribunal criminel dans le cadre du procès des événements du 28 septembre 2009, Me Abdoulaye Keïta, l’un des avocats du colonel Moussa Tiegboro Camara, a minutieusement détaillé les infractions reprochées à son client afin de démontrer son innocence.
« C’est pourquoi je m’en vais aborder les incohérences des infractions articulées contre mon client. Chaque infraction reprochée à mon client est une injure, une injure contre la nation guinéenne, une nation pour laquelle il s’est battu plus de 15 ans pour garantir la paix, la stabilité, et la liberté de mouvement. Mon client, qui se trouve devant vous depuis le 28 septembre 2022, mérite un procès équitable. Il ressort de l’ordonnance de renvoi N°007 du 29 décembre 2017 que plusieurs témoignages et déclarations des Parties Civiles indiquent que les gendarmes des Services Spéciaux ont, sous la menace des armes, frauduleusement soustrait de l’argent, des téléphones et d’autres objets au préjudice des manifestants. De tels agissements sont constitutifs de crime de vol à mains armées, et ces crimes auraient été commis au vu et au su du Colonel Moussa Tiegboro Camara », a-t-il indiqué avant de poursuivre.
« Les juges ne sont pas allés au bout de leur raisonnement. Qui sont ces témoins et Parties Civiles qui ont vu les gendarmes des Services Spéciaux voler ? Ces témoins, lors des enquêtes préliminaires, peuvent souvent commettre des erreurs judiciaires. Ces gendarmes des Services Spéciaux ont-ils été identifiés ? Quels types d’armes détenaient-ils ? Dans ce rôle d’encadrement, mon client jouait un rôle crucial pour éviter que des bandits ne pillent les boutiques et les magasins », a déclaré Me Abdoulaye Keïta.
Il convient de rappeler que le verdict dans cette affaire du 28 septembre 2009 est attendu le 31 juillet prochain au tribunal de Dixinn, délocalisé à Kaloum.
Aboubacar Camara