La psychose s’empare de la ville de N’Zérékoré à jour J-3 du scrutin de l’élection présidentielle du 18 octobre. Plusieurs citoyens qui ont encore en mémoire les violences électorales du 22 mars dernier (lors du double scrutin législatif et référendaire) quittent la ville pour se réfugier dans les villages.
« Je vais au village demain parce que c’est bientôt les élections et avec mon état-là je ne pourrais pas courir. J’ai peur que ce qui s’est passé pendant les élections du 22 mars se reproduise », a indiqué à notre reporter, Kotou Gamy, une habitante du quartier Gbangana. Enceinte de 6 mois, Kotou Gamy n’est cependant pas la seule à craindre d’éventuelles violences. Cécé Kolié, habitant du quartier Nyè1, dans le secteur Managboloye, a lui aussi décidé de quitter la ville. « Les gens ont pleinement raison de fuir pour les villages. Parce que les élections passé (22 mars), les forces de sécurité venaient défoncer les portes des citoyens pour prendre les pères de famille et les envoyer… », a-t-il dit.
« Nous sommes vraiment dans une inquiétude très profonde. Parce qu’à chaque élection, ce sont les violences en dépit des appels à la paix. Nous voulons que ces élections soient sécurisées avant, pendant et après. Surtout qu’aujourd’hui, nous remarquons dans les discours de campagne des deux principaux candidats que ce ne sont pas vraiment des mots de paix qui sont véhiculés », a exprimé Jean Pierre Loua du quartier Boma.
Dans les médias locaux, le maire de la commune urbaine de N’Zérékoré, Moriba Albert Délamou, a voulu rassurer les citoyens que toutes les dispositions idoines sont prises pour sécuriser les élections. Mais son message n’empêche pas les citoyens de quitter la ville.
Il faut souligner que de nombreux citoyens de la capitale forestière continuent à se réfugier dans les villages pour éviter que le pire n’arrive en faisant allusion aux événements meurtriers du 22 mars dernier. Une information qui circule comme une traînée de poudre dans cette localité du sud du pays.
Moussa Moïse Camara, pour LolaPlus.Org