Deux filles âgées respectivement de 11 et 13 ans ont été victimes de viol, séquestration et menace de mort à Kankan, de la part de leur père. L’homme poursuivi pour ces faits, est âgé de 47 ans. Il a été présenté à la presse ce lundi 4 octobre 2021, par l’office de protection de genres de l’enfance et des mœurs ( OPROGEM).
Dans les locaux de la sureté où il a été présenté, le mis en cause a balayé d’un revers de la main, les accusations portées contre lui par ses deux filles qui ont eu le courage de le dénoncer.
« C’est l’inspectrice de l’action sociale qui m’a appelé le vendredi pour me dire qu’il y a deux filles qui ont été victimes de viol et de tentative de viol de la part de leur père. J’ai pris mes agents, on est parti l’interpeler pour le conduire ici. Au cours de son audition, il a nié les faits, il a fait savoir que sa fille MD souffre d’une démence, qu’il cherche actuellement à soigner cette maladie. Le procès verbal est déjà prêt, il va être déféré devant le parquet du tribunal de première instance de Kankan. Ce sont ses propres filles qui l’ont dénoncé. MD dit qu’elle a été violée par son père à plusieurs reprises et TD a confirmé, elle a fait savoir que son père a tenté de la violer, mais, qu’elle a crié », a expliqué le commissaire Salahadine Diallo, chef de l’antenne régionale de l’OPROGEM à Kankan.
Interogée, MD âgée de 13 ans, a raconté comment son père aurait abusé d’elle. « Nous passons la nuit dans la même chambre que notre père. Nous nous couchons à même le sol et lui, il se couche dans le lit. Tard la nuit, il m’a réveillé et il m’a demandé d’enlever mes habits. Si je refuse, qu’il allait me tuer. C’est ainsi que lui aussi, a enlevé les siens puis il s’est couché sur moi pour m’abuser. Il a fait cela à plusieurs reprises. Ce n’est pas tout, parfois, il abuse de moi en pleine journée, lorsqu’il n’y a personne à la maison », a-t-elle relaté.
Sa jeune sœur, TD, âgée de 11 ans, a enchaîné par dire: « il voulait me violer aussi, mais je n’ai pas accepté. Quand il m’a demandé d’enlever mon slip, je lui ai dit que j’ai sommeil, puis quand il a tenté d’enlever de force, je lui ai dit que je vais crier très fort, c’est comme ça qu’il m’a laissé tranquille.»
Comme les victimes, nous avons préféré modifié le nom du présumé violeur. ASD, c’est par cela que nous l’appelons. Agé de 47 ans, célibataire (ayant divorcé deux fois) et père de trois enfants, il a rejeté en bloc les accusations portées contre lui par ses deux filles.
« Il m’ont arrêté en disant que j’ai violé mes filles, mais, ce n’est pas vrai. J’ai envoyé ma fille MD de Mamou à Kankan ici, parce qu’elle souffre d’une maladie de diable, donc sa tête n’est pas tranquille. Avant, moi je passais les nuits au salon, depuis que j’ai compris que MD menaçait de tuer sa sœur TD et qu’un jour mon garçon, MD est venu me dire que sa sœur a dit qu’elle va me tuer, j’ai commencé à dormir avec elles dans la chambre pour leur sécurité. Donc ce n’est pas vrai, je n’ai jamais touché à qui que ce soit. Ce sont les gens qui veulent assurer la garde de mes enfants qui les poussent à mentir sur moi », s’est-il défendu.
Selon Aminata Bérété, inspectrice régionale de l’action sociale, les sœurs victimes sont allées voir une voisine pour lui expliquer ce dont elle sont victimes de la part de leur père, c’est cette dernière qui leur a envoyé au centre de santé de Senkèfara où les médecins ont confirmé le viol.
Mohamed Aly