Depuis l’annonce d’une grève par le syndicat des pharmaciens agréés de Guinée, rien ne va plus entre les pratiquants de cette activité. Dans un entretien accordé ce lundi 24 février à notre correspondant basé à Conakry, Amadou Oury Barry, porte-parole des pharmaciens non agréés de Guinée, qualifie la démarche de docteur Manizé d’anti républicaine. Selon cet importateur et vendeur de médicaments, le secrétaire général du syndicat des pharmaciens agréés et son ‘’clan’’ ne visent que leurs intérêts égoïstes et personnels tout en voulant ‘’caporaliser’’ la vente des produits pharmaceutiques en Guinée.
« Nous sommes victimes de diffamations à travers des déclarations va-t-en-guerre de la part de nos concurrents sur le terrain. Ils se disent pharmaciens professionnels parce qu’ils ont eu la chance d’avoir les papiers administratifs. Ils oublient que parmi nous, il y a des professionnels de santé qualifiés, des opérateurs économiques, des étudiants diplômés. Ces pharmacies agréées qui, ont d’ailleurs fui des populations de l’intérieur, par le canal de Dr Manizé Kolié, font semblant d’aimer ce peuple de Guinée. On a les mêmes fournisseurs de médicaments, nous vendons les mêmes produits. Faites un constat sur le terrain, non seulement ils sont absents dans plusieurs villes du pays et se sont donné rendez-vous à Conakry, mais ces gens vendent leurs médicaments très chers aux populations guinéennes. Ce qui n’est pas le cas chez nous les pharmaciens non agréés. Nous vendons nos médicaments moins chers aux citoyens en tenant compte des réalités du moment. Nous ne cherchons pas assez de bénéfices sur nos produits. Plus simple, prenez une plaquette de paracétamol que nous pharmaciens non agréés vendons à 1500 ou 2000 GNF par exemple, allez voir dans une pharmacie dite agréée, vous trouverez ce même produit avec la même qualité, le même fournisseur, vendu à 10 .000 ou 15.000 fg. Pourtant, les pharmaciens non agréés sont des fois mieux équipés que ces gens qui se disent agréés. Et si vous envoyez ces mêmes médicaments devant un médecin, il vous dira que ces produits sont de même qualité, la capacité et la même provenance », a expliqué Amadou Oury Barry, porte-parole des pharmaciens non agrées de Guinée.
Ce n’est pas tout, Amadou Oury Barry va plus loin en disant : « Dr Manizé Kolié et son clan veulent aujourd’hui prouver à la face du monde que nous sommes à la base de plusieurs cas de morts en république de Guinée. Ce qui n’est pas vrai. Les pharmaciens non agréés ne sont pas des clandestins. Nous sommes reconnus par les autorités guinéennes et nous payons nos taxes régulièrement. La seule différence entre nous, ils ont eu la chance d’avoir les papiers administratifs avant nous. Et nous aussi, certains dossiers sont en bonne voie pour l’obtention des agréments. Je vous dis, la seule vision de Dr Manizé Kolié est de monopoliser la vente des produits pharmaceutiques en République Guinée. Mais ça ne marchera pas par la grâce de Dieu. Certains pharmaciens agréés ont compris d’ailleurs que Dr Manizé Kolié défend aujourd’hui ses intérêts personnels et égoïstes ».
Se prononçant sur la grève annoncée par le syndicat des pharmaciens agréés de Guinée, Ousmane Oury Bah estime que cet acte est un droit constitutionnel. « Si ce vieux et son clan veulent aller en grève, ils sont libres de le faire. Car la grève est un droit reconnu par la loi fondamentale guinéenne. Par contre, les pharmaciens non agréés ne s’associeront pas à cette grève et continueront à vendre les produits pharmaceutiques jusqu’au dernier village. Et si un produit coutait 30.000 GNF, nous le vendrons à 27.500 GNF pour montrer notre patriotisme vis-à-vis du peuple », a-t-il dit, demandant à ses collègues d’agir ainsi en cas de grève du syndicat dirigé par Dr Manizé Kolié.
Pour terminer, Amadou Oury Barry a demandé à ses collègues pharmaciens non agréés de poursuivre le travail. « Ce n’est pas l’État qui est contre nous, mais ce sont nos adversaires sur le terrain qui ne veulent pas nous voir. Bref, ce ne sont pas tous les pharmaciens, mais c’est simplement Dr Manizé et compagnie », a-t-il adressé à ses collègues.
Conakry, Faya Eloi KAMANO pour Lolaplus.org