Cette énième signature de pactes de non violences communautaires en région forestière, a été faite hier mardi, 07 juillet 2020 devant les autorités et populations de cette localité. Elle intervient dans un contexte où l’opposition guinéenne déplore la détention de ses militants qui croupissent en prison à Kankan.
Joint au téléphone ce mercredi, 08 juillet 2020 sur le bien-fondé d’un tel pacte, Jacques Gbonimy, opposant Guinéen et fils de la localité, a d’abord déploré au micro du correspondant de lolaplus.org basé à Conakry, l’injustice qui a caractérisée cette cérémonie de signature. L’ancien commissaire à la CENI, a aussi fustigé la détention des membres du FNDC côté Kankan, qui devraient en principe prendre part à ce rendez-vous régional.
« Il y a des dignes fils de la ville qui sont en prison à Kankan notamment Fassou Gomou. Ils font partie des responsables de la localité et qui étaient impliqués dans la gestion des affaires à N’Zérékoré. Tous ceux-ci sont de l’autre côté et on négocie un pacte de paix. C’est vrai que nous voulons vraiment la paix dans notre pays notamment en région forestière, mais cela ne peut être possible, que grâce aux négociations entre fils ressortissants de N’Zérékoré. Mais si on estime que c’est seulement avec les sages en écartant ceux de l’opposition, je pense que, ce n’est pas une représentation totale. Et les femmes qu’on est en train de rouler dans la farine, est-ce que ce sont-elles qui étaient à la base des contradictions dans cette localité ? Où on a laissé les jeunes? Où on a également laissé les représentants des partis politiques ?», s’est interrogé Jacques Gbonimy.
Selon ce membre du Front National pour la Défense de la Constitution du 07 mai 2010, ce n’est pas seulement une affaire de l’administration ou du RPG arc-en-ciel et des patriarches. Mais elle (affaire) concerne tout de même des partis de l’opposition qui sont aussi composés des fils ressortissants de N’Zérékoré. Cette signature qui n’a donc pas pris en compte la représentativité de toutes les parties prenantes, ne fera que juste couvrir la situation et non résoudre le problème.
« Beaucoup de personnes ont été tuées, que ça soit de l’opposition, de la mouvance ou neutre, et enterrées dans la fosse commune. On n’a pas encore rendu justice. Pourtant, on ne peut pas parler de paix, lorsque l’injustice règne dans la localité. On n’a pas fait la lumière sur les personnes tuées, les églises, mosquées et maisons qui ont été cassées. Et on veut parler de la paix sur le sang de ces innocents. On ne peut jamais faire la paix en couvrant la réalité. Il ne faudrait pas que ceux-là qui étaient à la base de ces événements soient couverts et passer à la signature d’un tel pacte », dénonce le président du parti l’UPG.
Conakry, Robert Mellano pour lolaplus.org
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