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Wednesday 18 September 2024

N’Zérékoré/Viol de 12 filles :  les victimes font objet de stigmatisation

Les cas de viol sont devenus récurrents dans la préfecture de N’Zérékoré ces derniers moments. Le dernier cas date du 25 novembre 2021 à Gouécké où un groupe de filles apprenties dans un même atelier de couture ont été violées de 17h à 21h par un féticheur avec deux de ses camarades.

Quelques jours après ce viol, les victimes font l’objet de stigmatisation dans leur communauté.

Dans le souci d’y mettre un terme, une mission préfectorale de l’action sociale avec l’appui de l’ONG Mêmes Droits pour Tous (MDT) et le Haut Commissariat des Droits de l’Homme (HCDH) prévoit de se rendre dans cette localité dans les jours avenir. Cette délégation mixte aura pour objectif de sensibiliser la communauté de Gouécké sur les conséquences de la marginalisation de ces victimes de viol.

L’information nous a été communiquée par le directeur préfectoral de la promotion féminine, de l’enfance, des droits et l’autonomisation des personnes vulnérables de la préfecture de N’Zérékoré.

« Il faudrait que les gens arrêtent de stigmatiser ces filles parce que ça y va dans leur vie. C’est pourquoi il y a une mission qui va se rendre à Gouécké pour voir les autorités au niveau locale et administratif pour que chacun joue pleinement son rôle, afin que ces victimes puissent vivre librement leur vie courante à Gouécké. On a l’impression que si on ne fait rien, ces filles peuvent même quitter la zone. Ce qui va affecter négativement le cours normal de l’apprentissage de leur métier. On veut éviter ça, grâce à l’appui du haut commissariat des droits de l’Homme, des mêmes droits pour tous.  On a constaté que les gens leurs font subir beaucoup de maux qui continus à aggraver leur degré de stresse », a laissé entendre monsieur Yozilé Zaoro Haba.

Les mis en cause dans le viol des 12 filles sont, à en croire monsieur Haba, un féticheur et deux de ses adeptes.

« Les gens pensent que c’est une seule personne qui est présumée. Il y avait deux autres gaillards soit disant que c’est des amis du féticheur ou ses apprentis. Quand vous écouté ces filles, vous vous rendrez vraiment compte qu’il y a eu un phénomène extraordinaire. D’après elles, l’action s’est passée entre 17h et 21h. Il y a un rapport médicaux légal qui est établit et vraiment il y a quelque-chose à s’inquiéter, il faut le dire », a-t-il précisé.

Sur la question de savoir les circonstances de saisine du dossier, Yozilé Zaoro Haba poursuit en ces termes : « L’évènement a eu lieu depuis jeudi 25 novembre et nous avons été saisie le lundi 27 novembre 2021.  C’est ainsi que nous sommes entrés en contact avec les présumées victimes. Effectivement, après l’écoute, nous avons compris qu’il y a de quoi s’inquiéter. Le dossier a donc été poursuivi au niveau de la gendarmerie départementale par le concours de la brigade des mœurs. Le dossier a été transmis au niveau du parquet et la prise en charge sanitaire des filles est en cours à l’hôpital régional de N’Zérékoré, en attendant que le procès se tienne. Mais il faut qu’on arrête de stigmatiser ces filles », insiste-t-il.

Dans la même lancée, le directeur préfectoral de la promotion féminine, de l’enfance, des droits et l’autonomisation des personnes vulnérables de la préfecture de N’Zérékoré a invité les organisations de défense des droits des filles et des femmes mais aussi les communautés y compris les victimes à dénoncer les violeurs afin qu’ils soient jugés et condamnés au degré de leur forfaiture.

Pour l’heure, seul le féticheur, principal accusé dans cette affaire, est dans les geôles de la maison centrale. Ses coaccusés sont quant à eux en cavale.

D’après notre interlocuteur, les viols sont devenus une « épidémie » dans la préfecture de N’zérékoré. Malheureusement, selon lui, la plupart des cas de ce genre sont passés sous silence. Chose qui, dit-il, encourage les auteurs de ces actes crapuleux.

Moussa Moise Camara    

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