N’ZEREKORE : trafic du bois ! Une question qui fâche.

En Guinée malgré la formation des conservateurs de la nature pour protéger le couvert végétal, la coupe  anarchique et le trafic du bois sont devenus un véritable phénomène qui agace. Dans la ville de N’Zérékoré, vue la proportion que prend ce phénomène, acteurs de la société civile et conservateurs de la nature s’alarment.

La conservation de nos forêts étant l’une des priorités de l’Etat guinéen, sur le terrain les pratiques comme la coupe anarchique et le trafic du bois sont  des faits qui prennent de l’ampleur. A N’zérékoré,  le corps des conservateurs de la nature dénonce le manque de statistiques sur le nombre de bois qu’on coupe dans cette région. Et pourtant il existe trois agréés pour la coupe de bois dans la préfecture de N’zérékoré.

Selon Monémou Céo Pé vendeur de bois et membre de la coordination régionale de la filière bois, il arrive des moments où on interdit la coupe du bois pour un petit temps. Mais vu que nos village et nos villes sont en construction on autorise la coupe pour la consommation locale indique  Monémou Céo Pé. Parlant du trafic du bois il souligne que N’zérékoré n’échappe pas à cette pratique même si ce n’est pas trop.

Pour M. Kékoura,  l’agréé au niveau de la préfecture de N’zérékoré,  le trafic de bois se fait par les scieurs clandestins qui sont en complicité avec les gardes forestiers.

Du côté de la société civile on dénombre une soixantaine de sociétés secrètes qui exploitent le bois dans la région. « Nous avons mené des enquêtes et par la suite on s’est rendu compte comme quoi il y a 67 sociétés secrètes qui évoluent dans l’exploitation du bois en Guinée forestière. Quand l’Etat avait décidé à un moment que le bois ne sorte pas hors de nos frontières sur 2500 conteneurs saisis au port de Conakry, la société forêt forte avait 250 et la société Case a été la meilleure en coupe abusive du bois. Nous on pensait que quand elles sont là elles font leur travail mais ce qu’on  remarque quand les remorques rentrent avec les produits au retour c’est le bois qu’on incorpore dedans » a déploré Koné François Edouard président régional de l’association des jeunes pour la paix et le développement en même temps membre du collectif ne touche pas à ma forêt. 

Au niveau des conservateurs de la nature,  on voit la décision d’agréer les tronçonneurs  comme du tape à l’œil et on fustige le manque de statistiques sur les bois coupés.

Selon Colonel Pépé Papa Condé coordonnateur régional de la mission du corps des conservateurs en Guinée forestière, dans la région  il a été agréé par préfecture en moyenne deux tronçonneurs tout ça c’est pour pouvoir mieux gérer l’exploitation du bois. Mais cette pratique n’est qu’un tape à œil car,  un agréé peut à lui seul avoir 100 autres sous-agréés qui lui paient des intérêts au détriment de l’Etat, dénonce-t-il. Et de poursuivre,  lors d’un atelier régional qu’on a organisé ici avec tous les acteurs concernés et la société civile,  nous avons produit un document qui allait nous permettre de suivre chaque exploitant forestier jusqu’à la coupe par les  gardes forestiers. Mais très malheureusement ce document n’a pas été pris en compte par les autorités au haut niveau a laissé entendre colonel Pépé Papa Condé. Pour finir il dira que son service à l’heure qu’il fait ne connait pas le nombre de bois coupés en Guinée forestière par les exploitants.

De N’Zérékoré, Bembeyy Woulo Kamadou pour lolaplus.org
Contact : +224666131567

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