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Saturday 23 November 2024

N’Zérékoré : Que fait le conseil des sages pour la libération des 42 détenus politiques à Kankan ?

David Massa Zogbélémou, le porte-parole du Conseil des sages.

Interrogé  ce mercredi 9 septembre sur la situation des 42 personnes  détenues à Kankan depuis les violences électorales de mars dernier, le porte-parole du conseil des sages et du patriarche Hazaly, David Massa Zogbélémou a expliqué que le conseil a toujours œuvré pour leur libération tout en soulignant que l’affaire est pendante devant la justice. Lisez sa réaction :  

« Nous avons toujours œuvré pour leur libération. Mais c’est un problème un peu délicat, dans le sens que ce n’est pas social, c’est un problème politique. Nous avons dès les premières heures, été voir la justice quand ils étaient encore détenus ici (à N’Zérékoré), pour solliciter leur libération ou comme ils sont nombreux de fouiller voir ceux  qui sont réellement coupables des faits qui leur sont reprochés et de libérer les innocents. Ils (les autorités administratives) nous ont dit qu’ils allaient le faire mais après un moment on a appris qu’ils ont été transférés à Kankan. De là-bas nous avons toujours cherché le contact de la justice pour qu’ils soient libérés ou s’ils doivent être jugés que le jugement soit fait le plus rapidement que possible afin que ceux  qui ne sont pas coupables puissent recouvrer leur liberté. Ils disent qu’il faut qu’ils fassent l’audit. On s’est donc réjoui de l’acte, et après, lorsque cela a duré encore, nous leur avons demandé où en sommes-nous. Ils ont dit que le dossier se trouve maintenant devant le procureur général de Kankan, donc c’est de là-bas que les choses peuvent désormais marcher.

Mais, pendant que nous faisions toutes ces démarches, nous avons vu que soit les parents des victimes sont manipulés ou les victimes mêmes sont manipulées. Parce que la fois dernière, nous avons eu une lettre qui a été adressée au patriarche. Dans cette lettre, ils se plaignaient qu’on les a oubliés et que les mêmes faits [pour lesquels ils sont détenus] se sont produits à Kankan et qu’après deux jours de détention, les parents des personnes détenues sont venus les faire libérer. Je  leur ai dit de rester toujours derrière le conseil, nous sommes en train de nous battre pour voir ce qui va se passer et que comparaison n’est pas raison. Parce que ce qui s’est passé à Kankan est purement social. Ils réclament le courant pas seulement pour Kankan, mais aussi pour la Forêt. On les a dits que si c’était un cas social, on n’allait même pas vous laisser bouger d’ici ( de N’Zérékoré). Mais ce qui s’est passé ici est politique. Et nous, en tant que vieux, nous ne connaissons pas la politique. On ne peut pas se jeter dans un fleuve dont on ne connaît pas la profondeur. On s’est alors compris. Mais, après, les mêmes femmes qui ont  apporté cette lettre, alors que le vieux avait donné des éclaircissements, sont revenues pour faire un sit-in au vestibule du patriarche. Comme nous avions un conseil ce jour, je les ai demandés qu’elles viennent nous rencontrer au siège du conseil des sages. Ce qu’elles ont fait. Elles sont venues et on a débattu du problème. Nous les avons expliquées de fond en comble les démarches que nous sommes en train de mener pour obtenir la libération des personnes détenues à Kankan. Elles ont compris et elles sont parties. Le mardi suivant, elles sont  revenues  pour faire un sit-in. Quand le vieux m’a demandé, je lui ai dit qu’elles sont en train d’agir comme si elles nous poussaient soit contre la justice, soit contre les autorités exécutives. Parce que la Guinée repose sur trois pieds : le législatif, le judiciaire et l’exécutif. Et chaque pied est  indépendant des autres…»

Propos recueillis à N’Zérékoré par Moussa Moïse Camara

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