La soixantaine et père de trois enfants dont deux filles, Moussa Gbamou habite au quartier Gbanhana. Connu intimement sous le nom de Taouyah, il était chauffeur de profession avant son accident. C’est une chute d’un palmier qui a entrainé la paralysie de ses deux jambes. Aujourd’hui, obligé d’être au sol, il se débrouille dans les activités comme la confection de briques et autres, pour joindre les deux bouts.
Nous l’avons rencontré ce samedi 29 janvier 2021 sur le tronçon de Gbanhana. Il remplissait les nids de nids de poule sur cette route avec ses petits-enfants.
Il nous a expliqué les raisons qui l’ont motivé à s’investir au service des usagers de cette route.
« C’est par volonté que je me suis engagé dans ce travail parce que notre route là est vraiment en mauvais état. Et je ne peux pas être tranquille à la maison sinon ce n’est pas bon pour moi. Il faut que je travaille. J’ai tout le temps envie de travailler. Je suis très bien aussi dans la confection des briques. J’étais un chauffeur mais je suis tombé d’un palmier alors que j’étais en train de récolter il y a longtemps de cela. Quand les personnes de bonne volonté me trouvent en train de faire ces travaux de remplissage des trous, ils me donnent de l’argent de passage. Même si je gagne 10.000 gnf par jour, ça me permet de me nourrir moi et mes petits-enfants. J’ai fait plus de 7ans dans ce travail de remplissage des nids de poules qui se trouvent sur cette route », a-t-il expliqué.
Moussa Gbamou interpelle l’Etat guinéen et des personnes de bonne volonté à venir en aide aux personnes handicapées avant de fustiger l’attitude de certaines autorités. « J’invite le gouvernement à bien réfléchir sur la situation qui prévaut dans ce pays. Parce que si tu vois un handicapé sur la route maintenant en train de faire ce travail, il faut vraiment savoir que c’est grave. Mais je peux rester ici, les autorités ; comme le gouverneur, le préfet, le maire me voient travaillé et me dépassent dans leur véhicule ici sans rien me donner. Et je ne peux pas aller les demander du travail ou faire le mendiant. Je refuse! Nous les handicapés pouvons aussi faire quelque-chose », a-t-il conclu.
Moussa Gbamou est père de famille avec trois enfants dont deux filles. Le dernier est élève et âgé de 15 ans.
Moussa Moise Camara