La mort des opposants en détention préventive continue de susciter interrogations et inquiétudes sur les conditions d’incarcération sous le régime du Professeur Alpha Condé.
Le récent cas est celui du jeune militant de l’UFDG, Roger Bamba, arrêté le 06 septembre dernier et décédé le 16 décembre 2020. Certaines langues pointent du doigt une cirrhose de foie entrainant un ballonnement du ventre et une inflation des pieds. Le gouvernement a tout de même rappelé qu’il est du droit des familles de faire une demande d’autopsie.
Pour son point de vue, nous avons contacté le président du conseil préfectoral des organisations de la société civile de N’zérékoré, Mr Mathieu Manamou. Ce responsable de la société civile a dénoncé ce qu’il appelle ‘ incarcération des personnes pour leur conviction politique et manipulation de l’appareil judiciaire par l’exécutif. ‘
« Nous pensons à la situation des personnes détenues dans les maisons d’arrêt pour cause de leur conviction politique. C’est une pratique qui est devenue très courante depuis le début de l’année. On apprend que des personnes sont détenues dans des prisons qu’on ne connait pas à Conakry. A un moment donné des personnes ont été mises aux arrêts ici à N’zérékoré puis détenues à Kankan. Ces gens ne sont pas détenus par suite d’un procès. Cette détention dite préventive, prend énormément de temps alors qu’il y a un délai prévu à cet effet. Donc ça devient une séquestration », a-t-il asséné.
M. Manamou dénonce l’arrestation des citoyens sans passer par la justice. Pire le s gens séjournent en prison pendant des mois puis sont relâchés sans justice, sans dédommagements aucun comme à N’zérékoré par exemple. Ceci prouve une certaine exagération. Ils ont été libérés par faute de preuves. Alors si tel est le cas, pourquoi les garder en prison pendant longtemps.
Droits dans ses bottes, ce responsable de la Société Civile : condamne cette pratique qui vient d’être comblée par le décès du jeune Roger Bamba. C’est vrai qu’il est mort à l’hôpital mais tout est parti des conditions de détention dans la prison. Lumière doit être faite sur les circonstances de sa mort »,
Enfin M. Manamou exhorte le gouvernement à fournir plus d’effort afin que tout suspect soit juger conformément à la loi avant d’être détenu si longtemps. La justice doit rester indépendante.
« Nous voulons faire confiance à notre justice mais on ne voudrait pas que le pouvoir manipule la justice. Ce n’est pas une bonne chose dans un pays. La justice devrait être le dernier recourt. Mais s’il y a un appareil qui la manipule à ses fins, nous condamnons cette pratique là. C’est en cela, nous demandons à ce que les détenus du FNDC soient libérés ou jugés et que les responsabilités soient situées », a-t-il conclu.
Moussa Moise Camara
