La décision du ministre de la Sécurité et de la Protection civile d’interdire la vente du carburant sur le marché noir ne passe pas à N’Zérékoré, grande ville du sud du pays. Marchands de carburant et clients rejettent cette énième tentative d’interdire la vente du carburant hors des stations-services.
Mohamed Kanté, chauffeur de profession et vendeur de carburant croit qu’interdire la vente de carburant sur le marché noir supprimerait beaucoup d’emplois dans le pays. « Moi par exemple, c’est la vente de carburant qui me permet de m’occuper de ma femme et de mes sept enfants. En attendant de trouver un taxi à conduire ou d’être employé par quelqu’un ou une entreprise, c’est cette activité qui me permet de m’occuper de ma famille », a-t-il dit à notre correspondant sur place.
Abondant dans le même sens, Lamine Chérif signale que la vente du carburant au marché noir est une affaire qui arrange parfois même les employés des stations d’essence. « Chaque fois qu’il y a une crise comme celle que nous avons vécue les deux jours passés, les employés des stations-service te font payer 5 000 francs guinéens pour chaque achat de 10 litres… », a-t-il dit.
En revanche, plusieurs responsables de station-service interrogés par LolaPlus ont apprécié la décision du gouvernement. Toutefois, beaucoup restent pessimistes quant à son applicabilité. Toutefois, certains d’entre eux reconnaissent que sans la vente du carburant, certaines zones situées ne seraient pas desservies. « Si nous vendons du carburant dans les bidons, c’est parce qu’il n’y a pas de station dans certaines zones comme Boéh. Sans quoi, nous ne sommes pas autorisés à vendre dans les bidons », a dit André Cécé Malomou, gérant de station-service.
Moussa Moïse Camara