Après un point de presse qu’il a animé ce vendredi 09 août 2019, à la maison du paysan de Nzérékoré, ‘’le mouvement libérateur de la forêt’’, a lancé un message à l’endroit de toute la population forestière. C’est après avoir vécu l’enfer sur la route de Yomou et celle de Gueckédou, que cette réaction ne s’est pas fait attendre. Déçu des difficultés que traverse la région, notamment la dégradation poussée de certaines voiries comme celles de Yomou et Gueckédou pour ne citer que celles-là, l’arrêt de certains projets en cours de réalisation dans la région, Dr Mamady Onivogui s’est juste dit déçu de ces actualités que vit la région.
S’adressant à la population de cette région distante de 1000 km de la capitale Conakry, le président de ce mouvement n’a pas mâché ses mots. Il a demandé à la population de privilégier les projets de développement au détriment des projets politiques. Selon lui, cette région a toujours été du côté des pouvoirs en place mais ne bénéficie toujours pas des acquis du pouvoir.
‘’ Je m’adresse à toute la population de la forêt et à tous les partisans de la société civile. Depuis la nuit des temps, la population forestière a toujours accompagné les pouvoirs à 100%. Mais elle se retrouve toujours comme Famah le héros des indépendances. Ça veut dire quoi ? La forêt a toujours accompagné les présidents en place. Mais en fin de compte, c’est l’identité seulement qu’on retient. Il n y a pas d’acquis. En quoi vous le faite ? En votant, vous prenez les mêmes risques donc vous devez avoir les mêmes avantages. J’invite donc tous les frères, toutes les femmes, tous les jeunes et les parties prenantes de la population, à privilégier les projets de développements au détriment des projets politiques. Parce que vous avez accompagné tous les projets politiques, il n’y a pas d’effet visible. Il n’y a pas de développement qui l’accompagne’’, invite Docteur Onivogui Mamady, président du ”mouvement libérateur de la forêt” et du mouvement Ela zologa qui veut dire ‘’ça ne marchera pas’’.
C’est une désolation totale qu’à chaque saison hivernale que la Guinée Forestière soit coupée du reste de la Guinée. C’est révoltant de voir une préfecture complètement coupée du monde dans ce 21ème siècle s’est une fois de plus indigné Docteur Onivogui. « Nous sommes désolé qu’à chaque saison pluvieuse que la forêt soit coupée du reste de la Guinée. Nous sommes désolé de la situation qui se passe actuellement à Yomou. Dans ce 21ème siècle, voir une préfecture complètement coupée du reste du monde ce n’est pas possible ».
Poursuivant, le président du ‘mouvement libérateur de la forêt‘ s’agace de l’arrêt de certains projets de construction dans la région depuis déjà des années. C’est le cas du stade du 3 avril de Nzérékoré. ‘’Les faits sont têtus mais les réalités restent vivables. Je prends l’exemple du stade du 3 avril. Depuis 2008, le projet a commencé comme celui de Macenta. Si l’entrepreneur est bloqué, que le gouverneur, que la société civile ou les sages, prennent le temps d’aller voir où se trouve le blocus et comment faut-il débloquer ? Cependant, tous les temps, je suis déçu que personne ne lève le petit doigt pour dénoncer les faits. Je suis franchement déçu. Je considère cela comme les jalons du retard. J’invite donc toute la population de la forêt à délier ce crime de retard, cette indignation. Car quand tu es en retard au 21ème siècle, tu es en prison’’, dira-t-il.
Docteur Onivogui a par la suite pointé du doigt des cadres forestiers qu’il accuse d’être à la base du retard de la région. Il souhaite désormais que les sages demandent des comptes rendus annuels aux gouvernants du terroir. « J’invite tous les cadres conscients, fils digne de la forêt, quand vous aimez le professeur Alpha Condé, pourquoi vous ne pouvez pas lui exposé votre problème ? C’est pourquoi quand je dénonce, les cadres forestiers me disent que les cameras du gouvernement sont sur moi, je m’en fou. Je vous prends comme les seuls responsables de ce retard de la forêt. Je demanderai à toutes les autorités locales, aux sages de commencer à demander le bilan de chaque année, aux gérants des préfectures et de la région. Quand quelqu’un sait qu’il doit présenter un bilan, il doit travailler. Mais quand il sait qu’il n’a pas de bilan à présenter, il fait ce qui lui plait et tout va dans le désordre»
Nzérékoré, Jean Damaris pour LolaPlus.org.
Tél. 00224 669 98 04 67