Des populations de la sous-préfecture de Samoé, située à 12 km de la préfecture de N’zérékoré, s’inquiètent de l’occupation d’une bonne partie de leur terre par l’État Guinéen. Selon nos informations, ce domaine récupéré des mains des citoyens de cette localité, devra servir à la construction d’un camp militaire.
Rencontrée ce samedi, 05 septembre 2020, l’une des victimes nous a confié, qu’aucune mesure n’est encore envisagée pour le dédommagement ou leur relocalisation.
« L’État a mis la main sur un terrain pour en faire un camp militaire. Mais le problème est que, depuis qu’on a délimité la zone, il n’y a encore pas eu de notification formelle aux villageois comme quoi, c’est l’État qui prend le terrain. Ils ont quand même matérialisé les limites. Ils ont fait une route et mis des bornes. Mais l’on constate déjà que les habitants ne seront pas dédommagés. Alors que, c’est la vie de plusieurs familles qui est menacée », a indiqué sous l’anonymat, le porte parole des victimes.
Poursuivant ses révélations, notre interlocuteur a précisé qu’un dossier est en train d’être constitué à la base. Déjà fait-il savoir, ce sont 70 familles impactées qui sont concernées, pour 400 personnes directement affectées. Mais tout ceci, a mentionné notre répondant, couronné par des mesures discriminatoires.
« Ce qui semble être paradoxale, est que des autorités octroient des portions de terres ou des bas-fonds à des personnes étrangères, pour y travailler en payant de l’argent au détriment de ceux qui y habitent. Cela provoque souvent des frustrations chez les victimes. Ce domaine n’était pourtant pas dans le patrimoine bâti de l’État. Ils avaient donné l’information orale mais pas un écrit pour dire qu’ils ont récupéré le terrain”, a-t-il précisé.
Face à cette situation, les victimes comptent interpeller l’État dans les prochains jours. Déjà, les initiatives sont en train d’être envisagées pour se constituer en association afin d’informer l’opinion nationale et internationale, de leurs difficultés selon notre source.
« Nous ne sommes pas pour le moment à un niveau de revendications parce qu’il faut éviter que les personnes pensent que c’est de la politique alors que nous sommes à une période électorale. Nous voulons juste expliquer nos conditions de vie aux autorités en tant que père et fils pour qu’il y ait une situation favorable envers les victimes de Kohmou pour qu’elles soient rétablies dans leur droit ».
Il faut rappeler que, cette affaire date depuis 2010 après des actions commises par des forces de sécurité en raclant des champs de riz et café. Depuis lors, « rien n’est encore concret sur ce terrain », a ajouté cette victime.
Affaire à suivre!
Moussa Moïse Camara, pour LolaPus.org