A N’Zérékoré, ce n’est un secret pour personne. La nécessité pour la modification de la constitution était en débat ce mercredi 16 octobre à l’école normale des instituteurs (ENI). Plusieurs personnalités venues de l’administration publique, des élus locaux, des organisations de la société civile, des confessions religieuses, des associations de jeunes et de femmes, le syndicat des transporteurs routiers et des 22 chefs de quartiers de la commune urbaine, ont pris part à ladite rencontre.
Cette rencontre qui a pour thème « quelle constitution pour la Guinée ?», vise à informer et sensibiliser les citoyens de la préfecture de N’Zérékoré sur la nécessité de modifier l’actuelle constitution dont le débat sur l’échiquier national divise.
D’entrée de jeu, le préfet de N’Zérékoré, el hadj Sory Sanoh, s’est tout d’abord réjouit de la sérénité dont a fait montre la population de N’Zérékoré lors de la manifestation que le FNDC a organisé sur toute l’étendue du territoire national, le 14 octobre dernier. Par la même occasion, le premier magistrat de la préfecture de N’Zérékoré a invité les citoyens à faire de très belles propositions au sujet de la nouvelle constitution.
Pour sa part, le chef de mission et membre du collectif des enseignants pour la participation au débat national, Sory Sidibé a commencé son intervention par la définition de la constitution. Selon lui, la constitution en terme simple, c’est la loi suprême, c’est la loi qui est au-dessus de toutes les lois, dira-t-il. Poursuivant, le jeune politologue de formation s’est posé une série de questions à savoir : est-ce qu’une constitution est changeable ? Est-ce qu’une constitution est touchable ? Pour lui, selon les scientifiques, une constitution est bien changeable, a répondu Sory Sidibé.
Dans la foulée, il dira en outre que la Guinée n’est pas à son premier débat sur le changement de constitution. « Elle l’a fait en 1958, en 1982 et en 2003. L’actuelle constitution mérite d’être changée parce qu’elle regorge des manquements dans la forme et dans le fond. La forme c’est la méthode d’adoption de cette constitution, notre constitution au lieu que le peuple ne vote c’est plutôt un décret qui a été signé pour son adoption. Alors si cela y est on doit procéder au changement de la constitution», a expliqué Sory Sidibé.
Prenant la parole pour procéder à l’ouverture de cette rencontre, le gouverneur, Ismaïl Traoré a estimé que toute constitution doit s’adapter à l’évolution sociopolitique de l’Etat.
Du côté des citoyens, on ne s’oppose pas au projet de modification de la constitution mais on s’interroge sur le pourquoi choisir maintenant pour le faire ?
Selon Lamarana Baldé, enseignant dans une école privée franco-arabe de la place, en 1958, il y a eu une révision constitutionnelle, en 2002 également il y a eu une révision constitutionnelle. Mais pourquoi en 2019 on nous demande un changement constitutionnel et non une révision, s’est-il interrogé. Et de poursuivre, « on est pour une révision et non un changement constitutionnel », a conclu monsieur Baldé.
De son côté, Lamah Sévérin, affirme que le débat sur la constitution est d’actualité depuis longtemps mais ce n’est pas au moment où on s’apprête à aller aux élections qu’on va changer la constitution. On doit maintenir l’ancienne constitution et après les élections on pourra la changer, propose-t-il.
De N’Zérékoré, Bembey Woulo Kamadou pour lolaplus.org