Les autorités régionales, préfectorales et communales en collaboration avec le patriarche de la région de N’zérékoré , ont organisé ce lundi, 06 juillet 2020 , des journées de concertation pour l’instauration d’une paix durable en région forestière. L’initiative est née suite aux différentes violences intercommunautaires survenues en forêt de 1991 à 2020. Ces affrontements sont souvent caractérisés par des morts d’hommes et des dégâts matériels importants. Une situation qui a attiré l’attention de la notabilité et les autorités de cette région du sud de la Guinée.
David Massa Zogbélémou, porte parole des sages de la région a, dans son message rappelé les causes de ces violences répétitives dans la capitale de la région forestière, depuis plusieurs décennies.
« Pendant plusieurs décennies, la préfecture de N’zérékoré est devenue le théâtre de conflits à répétition entraînant un manque total de cohésion entre les Kpèlès et Koniakés. Une situation qui suscite autant de méfiances, de différences et de replis identitaire qui ont pour cause:
1-Haines et frustrations créées par les massacres des années 1991.
2-Idée de vengeance animant les deux communautés (kpèlè et Konia) depuis les affrontements de 1991 suite aux élections communales.
3-Non respect de l’autorité des patriarches.
4-Non respect des jeunes envers des sages lors des prises de positions.
5-Contradiction entre les allogènes qui non plus de respect ni des considérations pour leurs hôtes d’hier et les autochtones qui pensent que le serment est rompu dans la cité (…) », a-t-il cité.
Le gouverneur de la région administrative de N’zérékoré, Mohamed Garé, a invité les fils et filles de la région à se dire la ”vérité historique” afin de cultiver une paix définitive.
« Ce qui sont les premiers venus dans nos villes, villages, doivent savoir que des gens qui arrivent contribuent au développent. Ceux qui sont venus doivent aussi savoir, qu’ils ont l’obligation de respecter celui qui les a reçus. Aujourd’hui dans nos différentes préfectures, nous constatons que c’est d’abord les enfants des patriarches qui les désobéissent. Mais si ces derniers ne respectent pas le patriarche, comment voulez-vous que les autres le respectent ? Il faut donc qu’on respecte nos meurs et coutumes. La région forestière doit être un exemple en Guinée dans le cadre du maintien de la paix. Sans la paix pas de développement. Chacun des fils et filles, des sages…sont interpellés parce que, nous sommes tous responsables de ce qui s’est passé. Il faut que nous acceptions la vérité historique pour que N’zérékoré soit une région de paix », a insisté le gouverneur.
N’zérékoré, Moussa Moïse Camara pour lolaPlus.org