C’est sans doute un bras de fer qui a commencé entre les autorités locales et le Front National pour la Défense de la Constitution à Nzérékoré. Après une journée de panique dans la capitale forestière, les deux camps se regardent désormais en chien de faïence. Chacun des deux camps est sorti de son silence pour s’accuser mutuellement.
Le préfet qui a fait une déclaration dans la soirée de ce mercredi 16 octobre 2019, s’en est pris violemment aux membres du FNDC qu’il accuse de tenir une réunion au cours de laquelle ils auraient demandé son départ et celui du gouverneur. « De sources dignes de foi, une réunion à laquelle ont pris part certains membres du FNDC a eu lieu ce mercredi soir vers 19h 30 mn dans le quartier Koleyapoulou. Au cours de cette réunion, certaines dispositions de troubles à l’ordre public ont été ciblées. Ce sont entre autres des manifestations de rue pour demander le départ du préfet et du gouverneur. Répartition dans le quartier Horoya à côté de l’Eglise d’un montant reçu à cet effet. Projection d’une réunion à Niampara dans les jours à venir pour prendre des dispositions afin de mener l’assaut et la mobilisation des jeunes des villages voisins à Nzérékoré pour grossir les rangs», a accusé El hadj Sory Sanoh dans sa déclaration.
Saisissant la balle au rebond, l’antenne régionale du FNDC de Nzérékoré a rejeté d’un revers de la main ces accusations. ‘’Quand le préfet dit qu’on a tenu hier une réunion, on a donné de l’argent, on ne sait même pas ce qu’il veut dire. Il sait que ce qu’il a fait hier n’est pas bon, c’est pour cela il veut se racheter. Au lieu de nous accuser’ il n’a qu’à dire que la population veut son départ’’, a rétorqué Job Lucas Kpoghomou coordinateur régional du FNDC.
Si dans sa déclaration le préfet de Nzérékoré a mis en garde les membres du FNDC de Nzérékoré de toutes manifestations, du côté du FNDC, on fustige l’attitude des autorités en violant l’accord. Selon le coordinateur régional du FNDC, les autorités locales ont déjà violé l’accord signé entre eux le 19 juin dernier, interdisant toute manifestation à connotation politique.
« Si vous avez vu depuis le lundi jusque maintenant il n’ ya pas eu de manifestation à Nzérékoré, ce n’est pas parce que nous avions peur. C’est à cause de cet accord- là. Il faut qu’on le respecte. Mais si les autorités ont été les premières à violer le même accord, c’est pourquoi je vais moi aussi prendre mon bâton de pèlerin. Je vais m’entretenir avec mes antennes préfectorales et sous-préfectorales y compris ceux de la commune urbaine de Nzérékoré et les jours à venir, nous ferons une déclaration par rapport à leur acte’’, a martelé monsieur Kpoghomou.
Pour rappel, c’est au cours d’une conférence de sensibilisation sur l’adoption d’une nouvelle constitution dans la salle de conférence de l’ENI de Nzérékoré, que les choses ont viré autrement. Pendant les discussions, des coups de pierres ont retentis sur les toiles de ce bâtiment. Les agents des forces de l’ordre présents sur les lieux, ont aussitôt répliqué par des tirs de sommation pour dissuader les auteurs. Chose qui avait semé la terreur dans toute la ville.
Affaire à suivre…
De Nzérékoré, Jean Damaris pour Lolaplus.org.
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