Depuis les accrochages inter communautaires et les conflits dans les zones minières qui auraient été à la base du départ de plusieurs sociétés minières extractives, la province de Nzérékoré tient le bas du pavé économique d’autrefois.
Chef lieu de la région administrative, la ville de Nzérékoré est confrontée aujourd’hui à une gamme d’oisiveté sur tous les plans. La misère a gagné du terrain. De l’inactivité du père à la retraite du pauvre agriculteur, le sous emploi des jeunes diplômés, la prolifération des activités illicites et la multiplication des activités informelles, telles sont les nouvelles physionomies de Nzérékoré. Face à cette crise qui ne dit pas son nom, certains citoyens rencontrés nous livrent leurs vécus journaliers.
“Depuis dix ans, j’exerce ce métier de technicien de froid, jamais j’ai vécu une période aussi cruciale que celle de ces derniers temps”, dixit Foromo Délamou technicien de froid avant de souligner la rareté de la clientèle qui excédait à sept clients par jour les années récentes.
Il faut signaler que la crise est la même partout et visible dans les secteurs d’activité privée.
Aminata KOLIE agent technique de santé (ATS), met le cap sur la non fréquentation des centres de santé par les patients qui préfèrent les produits de la pharmacopée moins couteux à ceux pharmaceutiques.
“Les malades au lieu de venir dans les centres de santé pour les soins, préfèrent s’orienter chez les tradi praticiens puisque de ce coté, les médicaments restent moins chers que dans les centres de santé ou les hôpitaux.” Déplore-t-elle.
De nos jours, l’activité principale des jeunes diplômés de la place qui se plaignent du manque total d’entreprise dans la zone devient le taxi moto et la gestion des kiosques de Guinéegames. ‘’ Je suis dans cette activité parce qu’il y’a de cela 5 ans que j’ai fini les études mais depuis là je n’ai jamais trouvé de travail. Vouloir m’asseoir je risque de passer tout mon temps sans rien faire alors que j’ai déjà une famille’’, déplore un jeune conducteur de taxi moto âgé d’une trentaine d’années. « Notre région semble être dans l’oubliette. Nous avons passé des années sans emploi et le pire est qu’on a aucun espoir puisque notre région s’enfonce de plus dans l’ombre », s’alarme une autre citoyenne de la place.
Si beaucoup d’autres citoyens ont choisis le commerce pour se trouver de l’emploi, aujourd’hui ils se plaignent aussi de l’état de dégradations très poussée des routes de certaines localités dans la région. Ce qui rend difficile la transaction de certains produits consommés dans la région.
De Nzérékoré, Jean Damaris pour Lolaplus.org