Si jadis la population de la région forestière vivait plus de la saison des pluies que de la saison sèche aujourd’hui la donne a complètement changée. Dans la préfecture de N’zérékoré, la pluie a cédé place au soleil. Si avant il pleuvait 9 mois sur 12 avec une pluviométrie variante entre 1500 et 2600 mm d’eau dans cette région, à nos jours la pluie se fait rare. Un fait dû à l’action de l’homme mais aussi au réchauffement climatique.
Située dans le Sud de la Guinée, cette région est appelée la Guinée forestière en raison de la présence d’immenses forêts qui s’y trouvent et de sa forte pluviométrie. Mais aujourd’hui ces forêts ont tendance à disparaitre sous l’effet du déboisement, des feux de brousse, de l’agriculture traditionnelle extensive et du réchauffement climatique.
Selon Justin Bilivogui ingénieur en eaux et forêts, spécialiste en développement communautaire et professeur des cours risques et catastrophes en environnement à l’Université de N’zérékoré, la Guinée mais particulièrement la Guinée forestière n’est pas en marge du réchauffement climatique. Si nous prenons les années antérieures il pleuvait 10 mois sur 12 en région forestière et même en février 2017, il pleuvait déjà abondamment à N’zérékoré. Ce que nous vivons cette année c’est le contraire. Depuis des mois il pleut rarement. Il faut donc que les gens comprennent forcément que c’est le réchauffement climatique et les effets corolaires de l’homme sur la nature qui sont à la base de ça, martèle Justin Bilivogui.
Et pourtant la Guinée pour contrer le changement climatique a adopté un plan d’adaptation.
Selon le professeur Justin Bilivogui, le plan d’adaptation au changement climatique par la République de Guinée compte les éléments suivants : l’élévation de la température de la surface et du niveau de la mer, la sècheresse, la forte inondation, l’inondation elle-même et la perturbation du régime pluviométrique. Avant, ces éléments étaient réglés mais actuellement ils sont déréglés donc cela impacte notre vie, regrette-t-il. Et d’en ajouter, pour ce qui est du manque de la pluie en Guinée forestière, c’est l’action de l’homme sur le couvert végétal. Nos forêts sont déstabilisées, les feux de brousse sont signalés partout dans la région cela occasionne le manque de pluie mais aussi le réchauffement climatique, déplore monsieur Bilivogui.
A préciser que selon une étude, qui émane de Climate Action Tracker (CAT), un consortium de trois organisations européennes de recherche, la planète s’achemine vers une hausse de 3,3° Celsius de la température moyenne d’ici la fin de 2100.
N’Zérékoré, Bembey Woulo Kamadou pour lolaplus.org
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