Depuis déjà deux mois, la ville de Nzérékoré est exposée à une insécurité inquiétante. Le vol est devenu récurrent dans la capitale forestière. Des boutiques, des cours et même des domiciles privés, rien n’est épargné par ces bandits. Chaque jour qu’il fait, des pauvres citoyens qui vivent que du quotidien, se plaignent de ces malfrats qui font de plus en plus de victimes.
Bon nombre de citoyens que nous avons interrogé, ont témoigné être victimes de vol. Chaque jour, les citoyens ne cessent de se plaindre. A nos micros, certaines victimes ont témoigné.
‘’J’avais deux motos dans la cours. Une moto Juve et une autre TVS. Les deux étaient toutes condamnées. Mais quand nous nous sommes levés, on a trouvé que tout a disparu’’, s’indigne un habitant du quartier Nyen. « C’est hier qu’ils ont volé ma moto. C’est à l’hôpital même qu’ils ont volé. Quand j’ai garé, je suis entré pour une visite. A mon retour je n’ai plus trouvé ma moto. Ces derniers temps, chaque jour qu’il fait les paisibles citoyens viennent faire des déclarations de vol. C’est devenu assez !‘’, témoigne un gendarme.
‘’On était couché, c’est tard dans la nuit qu’ils sont venus. Malgré qu’il y a deux barres de fer à la fenêtre, ils ont écarté ces deux barres de fer, entré par la fenêtre. Ils ont pris mon écran plat, mon ordinateur, un téléphone y compris mes télécommandes. Ils sont ressortis par la porte pendant que nous sommes 4 personnes dans la maison, mais personne ne s’est rendu compte’’, déclare un autre de Nakoyapkala. « Ils ont pris la moto de ma femme. La cour était bien fermée. Ils sont rentrés, ils ont pris la moto que j’avais condamnée. Ils sont ressortis par la porte. Mais je ne sais même pas comment ils ont pu ouvrir la porte sans que personne d’entre nous ne se rende compte », confie un habitant du quartier Mohomou. Plusieurs autres citoyens ont témoigné être victimes de vol dans la même semaine.
Si la population demande à l’autorité de prendre des dispositions pour la sécurité des citoyens, les autorités à leur tour, accusent les citoyens d’encourager ces criminels. ‘’Ces voleurs sont logés dans les différentes maisons de ces mêmes citoyens. Mais le problème aujourd’hui, c’est que la population refuse de communiquer là-dessus. Ils refusent catégoriquement de dénoncer qui fait quoi dans la cité. C’est là le problème. Malgré que nous avons dit que nous allons toujours garder l’anonymat des dénonciateurs pour préserver leur sécurité, ils refusent de nous dire qui fait quoi à Nzérékoré pendant que ces mêmes voleurs sont avec nous, on fait tout ensemble’’, a dit Bangaly Bayo.
Cet état de fait est bien connu par les services de sécurité. Le directeur régional de la police de Nzérékoré que nous avons interrogé, a dit que son département serait en manque de ressources humaines pour bien assurer la sécurité des citoyens de Nzérékoré. « Nzérékoré est une zone très vaste. Présentement, nous avons besoin de l’effectif. C’est le moyen humain qu’on demande. On a besoin des hommes. Quand tu prends le ratio des policiers par rapport à la population de la Guinée Forestière, c’est extrêmement bas », soutien Sékou Koivogui, directeur régional de la police de Nzérékoré.
Le commissaire sollicite auprès du gouvernement guinéen, deux brigades d’intervention dans la commune urbaine de Nzérékoré. « J’ai demandé à ce qu’il y ait deux brigades d’intervention à Nzérékoré. La brigade anti criminelle et la brigade d’intervention rapide. Si on a ça, on peut maitriser facilement Nzérékoré », assure-t-il.
La semaine dernière, plusieurs boutiques ont été cambriolées par ces brigands au quartier Boma. Les victimes n’ont eu que leur yeux pour pleurer.
Nzérékoré, Jean Damaris pour Lolaplus.org
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