Dans une déclaration qu’elles ont rendue publique ce samedi, quatre organisations de défense des droits de l’Homme ont condamné les violations des droits humains enregistrés lors des violences suscitées par le scrutin du 22 mars dernier.
« Selon les informations concordantes, il a été constaté la présence de groupes d’assaillants mobiles qui commettaient par quartier des assassinats, des destructions et pillages. Les groupes d’autodéfense constitués par quartier et composés d’ethnies différentes, ne pouvaient pas par endroits résister devant la force d’attaque de ces assaillants. Il a été aussi constaté la présence des Donzos armés et des groupes d’individus habillés dans des abeilles traditionnels, tous accusés d’exactions, de pertes en vie humaine… Le collectif a dénombré auprès des victimes au moins 22 morts par incendie, bastonnades, des fusillades et des cas de disparitions, des destructions d’édifices privés et publics et des lieux de culte. La situation des personnes interpellées…», lit-on dans la déclaration des cinq ONG que sont Même Droits pour Tous, l’Organisation citoyenne pour la justice et la paix, l’Organisations Guinéenne pour la Défense des Droits Humains, les Volontaires Guinéens des Droits de l’Homme et Avocats sans Frontières.
Le collectif d’ONG recommande aux forces de défense et de sécurité de prendre les dispositions nécessaires afin de mettre hors d’état de nuire toutes les personnes responsables de ces exactions sans distinction et demande que des enquêtes soient menées de façon libre et impartiale sur les allégations des violations des droits humains afin que les présumés auteurs soient ” identifiés, traduits en justice et punis.
Il demande aux autorités judiciaires d’ouvrir un procès rapide et équitable, d’observer le principe d’impartialité et d’indépendance dans le traitement des dossiers, de juger conformément à la loi les présumés auteurs en respectant les principes du droit à la défense et de la présomption d’innocence, d’ouvrir une enquête judiciaire sur les auteurs de l’inhumation des victimes dans une fosse commune de façon clandestine sans le consentement de leurs parents.
Le collectif s’est aussi adressé au ministère de l’Unité nationale et de la citoyenneté en lui demandant « mettre en place un programme de justice transitionnelle pour la région de N’Zérékoré en vue de la vérité, de la justice, des approches de réparation aux victimes, des processus de réconciliation, ainsi que des procédés d’établissement des responsabilités criminelles et des garanties de non-répétition ».
Enfin, les ONG exhortent les citoyens de la région de N’Zérékoré à « s’abstenir de recourir souvent à la violence et les destructions des édifices privés et publics lors des manifestations et de privilégier les dialogues, les cohabitations pacifiques et la cohésion sociale…»
Moussa Moïse Camara