Le prix des intrants agricoles connait une augmentation considérable ces derniers temps. Cette inflation est devenue un véritable casse-tête pour les agriculteurs qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Nous avons fait un tour ce vendredi 5 mai pour toucher du doigt les réalités sur le marché où vendeurs et consommateurs se lamentent face à cette situation.
Rencontrée dans un magasin de vente d’intrants agricoles la dame Angeline Théa s’inquiète de la situation et interpelle le gouvernement guinéen.
<<L’année passée nous prenions des cartons des herbicides total à 450.000, mais cette année on me parle de 750.000. Voir l’ajout de 300.000, les herbicides en sachet qui étaient à 10.000 l’unité sont aujourd’hui vendus à 15.000. On ne sait pas pourquoi il y a eu cette augmentation. On ne connaît vraiment pas la source. Nous sommes inquiets. Le gouvernement n’a qu’à revoir le prix et s’il y a eu un changement qu’ils passent le message dans les médias. Cette augmentation inattendue n’est pas favorable pour nous les paysans. Surtout que c’est la période des travaux champêtre et la vie est très difficile dans nos communautés>>, a-t-elle laissé entendre.
Même son de cloche chez les commerçants d’intrants agricoles. C’est le cas de Fodegbè Sylla.
<<L’an dernier nous on revendait une bouteille d’un litre à 35.000, 33.000. Mais aujourd’hui c’est à 65.000. On revendait les pompes à 150.000. Mais aujourd’hui si c’est moins cher c’est à 250.000 à 350.000. Les importateurs nous on dit que ce sont les Chinois qui ont augmenté les prix. Nous achetons avec eux pour revendre en détail afin de gagner notre pain>>, a-t-il expliqué.
Poursuivant, il invite l’État à réduire les prix des intrants afin de soulager les agriculteurs.
<<J’invite le gouvernement de nous aider parce que même moi je suis agriculteur. Ils n’ont qu’à diminuer les prix. Les agriculteurs ne peuvent pas s’en passer de ces produits aujourd’hui. Si on diminue les prix, c’est ce qui sera bon pour les agriculteurs et commerçants>>, a-t-il plaidé.
Parlant des engrais, il précise en ces termes : <<On achetait les engrais à la chambre préfectorale de l’agriculture 135.000 mais aujourd’hui c’est à 650.000 à 670.000>>.
Joint au téléphone, le directeur préfectoral de la chambre d’agriculture, David Loua a expliqué que son service ne fonctionne pas depuis plus d’un an pour cause d’un présumé détournement et le coup d’État survenu le 5 septembre dernier.
Moussa Moïse Camara