Nous sommes en période des vacances, le moment généralement choisi par des familles pour procéder à l’excision de leurs filles. La mutilation génitale féminine est encore visible dans la commune urbaine de N’Zérékoré, bien que la pratique soit punie par la loi.
Quelles sont les pénalités que peuvent encourir les femmes exciseuses et toute personne impliqué dans l’excision ?
Pour répondre à ces questions, nous avons rencontré le substitut du procureur près le tribunal de première instance de N’Zérékoré ce samedi 21 aout 2021. Il est revenu sur ce que dit la loi guinéenne par rapport à ce phénomène.
L’excision ou la mutilation génitale féminine est l’ablation totale ou partielle du clitoris ou des petites lèvres. Cette pratique ancestrale a pour but de réduire la sensualité sexuelle des filles ou femmes dans le but de contrôler leur sexualité ou virginité pour éviter les grossesses non désirées, par ailleurs sauvegarder ainsi l’honneur de la famille. Cette tradition ou norme sociale généralement appliqué avant l’âge de la puberté a pourtant de graves conséquences sur la santé des victimes selon les spécialistes en la matière et les activistes contre le phénomène. Pour les gynécologues, les complications liées à la MGF qui s’accentue au moment de la puberté sont nombreuses et violentes. Tel que les infections lors de l’opération, saignement abondant, doleur en urinant détresse psychologique, état de choc violent et mort, complications lors des grossesses et des accouchements, l’infertilité pour ne citer ça… Qui sont surtout inconnu par les pratiquants.
Quels sont les risquent selon la législation guinéenne en vigueur ?
Pour les activistes de lutte contre le phénomène de l’excision, c’est une atteinte gave aux droits des filles ou femmes, donc les victimes mais aussi contre leur intégrité physique. Mutiler une partie génitale crée un handicape chef les filles et femmes. C’est comme si on l’arrachait une importante partie de ses droits. Le paradoxe est que malgré les sensibilisations, les informations et disposition prises par les autorités du pays et institutions internationales pour son abandon, le phénomène insiste encore et encore.
Marcel Malik Oularé, substitut du procureur de la république près le tribunal de première instance de N’Zérékoré.
« Ce comportement est prévu et puni par les disposition du code pénale. Notamment de l’article 258 à 261 du code. Les peines qui s’appliquent à la matière est d’abord l’emprisonnement de trois (3) mois à deux (2) ans et l’amende de 500 milles à 2 millions GNF. Ce n’est pas que ça parce qu’en cas de préméditation ou de guet-apens, la peine est encore pus lourde. Parce que l’emprisonnement va de trois (3) ans à cinq (5) ans avec une amande de 1 million à trois (3) millions GNF. Il faut aussi préciser que le parent ou toute personne qui a l’autorité sur la victime qui favorise ou autorise l’excision, est également passible des peines précitées. Et s’il y a une infirmité, c’est une circonstance aggravante. Là l’emprisonnement va de 5 à 10 ans et l’amande de 1 million 3 millions GNF. Et s’il y a de cas de mort, c’est encore plus sévère. C’est la réclusion criminelle de 5 à 20 ans. C’est un peu la base légale de ce comportement dans notre code pénal actuellement en vigueur », a-t-il expliqué avant de préciser de passage que lorsque la mutilation génitale féminine est pratiquée dans une structure sanitaire publique ou privée, ou par autre agents de santé constitue une situation aggravante. Il en appel donc à une prise de conscience afin de lutter contre le phénomène.
« Parce que trop de femmes en on déjà subit les conséquences et continuent encore de les subir en dénonçant les auteurs au près des autorités ou des ONG existantes. Parce que nous travaillons avec ces ONG qui œuvre en matière des droits des femmes », a-t-il lancé.
On estime qu’en Afrique, 3 millions de filles risquent de subir la pratique de la mutilation sexuelle chaque année. Si cette tendance ne change pas, 86 millions de filles supplémentaires risquent elle aussi d’être soumise à l’excision. En Guinée, le taux de prévalence est estimé à 97% chez les filles et femmes âgée de 15 à 49.
Moussa Moise Camara