Alors que le CNRD déclare que la justice sera la boussole qui va orienter tous les guinéens autour d’un idéal commun, le coordinateur régional du collectif des ONG de défense des droits humains, constate plusieurs violations des droits de l’homme en région forestière.
Dans sa mission régalienne, le défenseur des droits humains déplore ces pratiques et attire l’attention des autorités sur cette réalité.
« Nous avons constaté qu’il y a eu des arrestations arbitraires et des détentions provisoires prolongées. C’est pourquoi d’ailleurs, nous avec la justice, avons mis en œuvre des actions de plaidoyers et aussi des actions aux audiences criminelles. Vous êtes d’accord avec moi que les dispositions de la loi sont très claires là-dessus ; la détention provisoire pour un cas de délit, ne doit pas dépasser 6 mois, et pour un crime, pas plus d’un an. Mais nous avons dans nos prisons, des citoyens, des détenus qui ont fait plus de 6 mois pour une infraction délictuelle et plus d’un an pour des crimes. Donc, ils sont détenus pour nous de façon arbitraire. C’est une détention provisoire prolongée parce que normalement à cette date-là, l’enquête devait être clôturée et qu’il ait un jugement. Donc, l’auteur d’un crime doit être situé sur son sort, doit être jugé au moins après 8 mois de détention. » a déploré Emmanuel Fassou Sagno
Et d’ajouter, « nous avons aussi les violations liées à leurs conditions de détention : leur droit à la nourriture, à la santé et d’autres droits qui leur sont souvent enlevés et que nous nous battons pour que les droit-là soient consacrés par ceux qui ont la charge de les protéger et de les garder. Il y a eu aussi d’autres violations des droits liées aux modèles d’interpellation. Il est dit que sauf pour des cas de fragrant délit, tout citoyen interpellé doit faire l’objet d’une convocation. Et donc, nous constatons que des citoyens sont interpellés sans mandat, sans convocation. Ce sont des violations de droits humains aussi que nous avons constaté. Au niveau des femmes et des filles, nous avons un bilan non élogieux par rapport aux violations liées aux viols qui est aujourd’hui criminalisée. C’est un crime. Et cette année, il y a eu beaucoup de cas de viols, certainement, nous sommes en train de travailler sur le chiffre pour les communiquer au moment opportun. Il y a aussi des autres violations des droits humains liées à la protection, à la sécurisation des citoyens comme ce que nous venons de vivre, le drame du stade de N’Zérékoré qui est une situation qui a endeuillé beaucoup de familles. Nous avons aussi assisté à beaucoup de conflits où beaucoup de citoyens ont été arrêtés arbitrairement et emprisonnés : le cas de Lainé, le cas de Moribadou. Tant d’autres violations des droits humains que nous avons constaté en cette année 2024. » affirme-t-il en avant de lancer ceux-ci.
« C’est vraiment un cri d’alarme que nous lançons vers les autorités de nous sécuriser et de veiller sur nos lois, de le faire. Parce qu’un Etat de droit veut dire que chaque citoyen est libre de ses pensées, est libre de se mouvoir, est libre conformément à la loi, de jouir de tous les droits que nous confèrent les Déclarations Universelles des Droits de l’Homme en 1946. » a lancé Emmanuel Fassou Sagno.
De N’Zérékoré, Foromo BEAVOGUI pour lolaplus