Les activités de révision du fichier électoral ont été officiellement lancées à Nzérékoré ce jeudi 03 octobre 2019. Les Commissions d’Administration d’Établissement et de Révision de la Liste Électorale CARLE, qui ont déjà commencé à enregistrer des citoyens racontent des difficultés auxquelles ils sont confrontés. Face à ces difficultés, dans la commune urbaine de Nzérékoré, certains membres de CAERLE menacent de boycotter le processus si toute fois des dispositions ne sont pas prises.
Pendant que techniquement la date pour les élections législatives en Guinée est connue de tous, sur le terrain, quelques jours après le lancement des activités de révision du fichier électoral, les difficultés sont annoncées.
Un membre d’une CARLE, qui représente l’opposition revient sur les inquiétudes qui les préoccupent. « Pour cette première journée, les gens ne sont vraiment pas informés. Aujourd’hui nous n’avons pas connu d’engouement par rapport à l’activité. Autre chose, c’est la situation des primes. Depuis la formation, nous avons été confrontés à ce problème. Dès le premier jour de la formation, ils devaient nous dire, vous n’avez pas de primes. Mais ils ne l’ont pas fait. Cependant d’autres avaient pris des dettes pour participer à la formation pensant qu’ils allaient gagner plus, après la formation. Mais deux jours après nous étions étonnés de nous retrouver avec 50.000fg par individu. Ils devraient nous informer à temps. En plus, les plats n’étaient pas du tout satisfaisant », déplore David Kamano de l’UFR.
Il lance un appel aux autorités en charge du processus électoral de respecter leur engagement. « Le dernier jour de la formation, certains membres de la CENI nous ont fait comprendre que la restauration sera prise en charge pendant le déroulement de l’identification et l’enrôlement des 25 jours. Ils nous avaient également promis qu’ils allaient nous informer du montant qu’on allait percevoir d’ici la fin des activités. Chose qui n’a pas été faite. Donc ils n’ont qu’à respecter leur engagement. Sinon on risque de boycotter tout », menace ce citoyen.
Même son de cloche du côté de la mouvance. Selon monsieur Camara, depuis le matin, on a rien eu pour déguster, même un verre d’eau. Les organisateurs nous oublient, dira-t-il. Et d’ajouter, ‘’nous sommes là en train de travailler sans savoir réellement après le travail combien nous allons gagner. Nous sommes là comme ça et nous n’avons rien compris au juste. Après cette première journée, si vraiment nous ne comprenons rien, nous allons essayer de voir ce qu’il faut les jours à venir parce qu’on ne peut pas travailler dans l’ignorance, ils peuvent avoir raison sur nous’’, soutient Félix Camara, membre d’une CARLE et représentant la mouvance.
A part ces difficultés, d’autres problèmes sont également signalés comme le manque de fiches d’identification. Au dire de cette présidente d’une CARLE de Nakoyakpala, certains citoyens venus avec leurs cartes ne parviennent pas à retrouver leurs fiches. « Nous constatons l’absence de quelques fiches. Les formulaires d’identification individuelles, il y a d’autres qui manquent. Puisqu’il y a des individus qui viennent avec leur carte, on ne trouve pas leurs fiches pendant qu’ils font le secteur qui relève de notre zone. Mais tout de suite, nous avons été informés qu’un des chauffeurs a subi un accident en cours de route. Chose qui aurait engendré l’endommagement de certaines fiches. Donc ils sont en train de reprendre ces fiches », confie madame Kourouma Moussokoro.
De leur côté, les responsables préfectoraux en charge de la gestion du processus électoral à Nzérékoré, rassurent que tout se passe bien sur le terrain même s’il y a des petites anomalies constatées. Madame Louopou Françoise Lamah présidente de la CEPI de Nzérékoré explique. ‘’On a ouvert un cahier dans lequel nous avons mis des réserves. Ça veut dire les gens qui vont refuser d’aller dans les CAERLES, nous allons directement procéder à leur remplacement. C’est pour dire vous que c’est un processus qui ne doit pas s’arrêter. Par rapport aux difficultés, il n’y a pas de cas de force majeure. C’est qu’ils devaient imprimer les fiches d’identification par secteurs et par CAERLES. Mais ils ont réussi à faire par quartier. Mais le problème ici sur ces fiches c’est qu’à l’intérieur des quartiers, les secteurs sont mélangés. Maintenant le premier boulot hier c’est ce que tous les membres des CAERLES ont fait. Ils ont pris la journée d’hier pour essayer de classer par secteur et je pense qu’aujourd’hui cela est déjà fait’’, a précisé Madame Lamah.
Répondant à la préoccupation des membres de CAERLES sur leur traitement, la présidente de la commission électorale préfectorale indépendante (CEPI) de N’Zérékoré rassure.
« Comme aujourd’hui, mes collègues des CAERLES disent qu’ils veulent connaitre les traitements avant d’aller dans les CAERLES, je veux leur rassurer d’aller dans les CAERLES. Puisque le traitement va être nationale et aucune commission ne va être lésée. Depuis 2008, je suis au niveau des démembrements, mais on n’a jamais connu le traitement d’une commission avant 10 jours. Si Dieu le veut, les 10 premiers jours, on saura à combien ils vont être traités, parce qu’ils vaudraient les avances pour leur permettre de manger et de se déplacer », a-t-elle ajouté.
A noter que la commission électorale nationale indépendante (CENI), l’institution en charge d’organiser les élections en Guinée annonce déjà la tenue des élections législatives pour le 28 décembre prochain.
De Nzérékoré, Jean Damaris pour Lolaplus.org
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